Airbnb et cie : implantés pour rester dans Charlevoix

Par Jean-Sébastien Tremblay 1:39 PM - 2 novembre 2018
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Alors que plusieurs organisations municipales se mobilisent pour restreindre la location touristique temporaire de type Airbnb, la ville de La Malbaie la libéralise sur son territoire.
Le conseil municipal a modifié son règlement de zonage lors de la séance de septembre afin de permettre l’établissement de résidences de tourisme et de gîtes dans le secteur du centre-ville. « Cette volonté s’inscrit dans notre volonté de [le] revitaliser et d’y apporter un achalandage supplémentaire », explique Michel Couturier, maire de la municipalité. Jacques Tremblay, conseiller municipal, se prononce également en faveur de cette mesure.
Déjà, la nouvelle réglementation porte fruit. En effet, une consultation rapide de la plateforme Airbnb démontre que des entrepreneurs ont pris la balle au bond, et qu’ils louent une chambre ou un appartement pour un prix variant entre 57$ et 100$ la nuit.
Au même moment, les médias nationaux font état de différentes problématiques liées à ce type d’hébergement. L’émission La Facture, à Radio-Canada, mettait en lumière le 23 octobre les problèmes de voisinage engendrés par le va-et-vient continuel des touristes dans des condominiums montréalais. Le 4 septembre, la Presse + publiait l’article « Airbnb, le cauchemar des B&B ». Le constat y était alarmant : les B&B de la métropole se vident depuis la mise en ligne de ce genre de plateforme.
Néanmoins, la région de Charlevoix semble être épargnée par ce genre de problématique. « Nous dépassons nos objectifs année après année. Le taux d’occupation annuel des chambres était de 39% en 2011. Il est passé à 49,7% en 2017. Nous pensons qu’il sera supérieur en 2018 grâce aux retombées du Sommet du G7 », explique Jacques Lévesque, directeur général de Tourisme Charlevoix.
Ce dernier souligne que le phénomène des résidences de tourisme n’est nouveau dans la région. Il constate que plusieurs des 900 propriétés classifiées ont tout simplement migré vers les plateformes de type Airbnb. En ce sens, ces dernières n’ajoutent pas de nouvelles chambres à l’offre d’hébergement actuel.
Pour l’instant, la seule ombre au tableau qu’entrevoit M. Lévesque est celle d’une décroissance de l’affluence touristique. « Nous avons vécu une hausse constante du nombre de visiteurs au cours des dernières années. Si la tendance s’inverse dans les prochaines années, cela pourrait fragiliser l’industrie de l’hébergement», avance-t-il.
La directeur général croit que les hôteliers et aubergistes traditionnels doivent maintenant s’adapter à cette nouvelle tendance de consommation en tourisme. « Certains établissements se sont déjà modifiés pour y répondre », relate-t-il.
Globalement, Tourisme Charlevoix souhaite qu’il y ait une augmentation de la fréquentation touristique régionale, ce qui engendre une augmentation de retombées économiques. Jusqu’à présent, Jacques Lévesque constate que les plateformes de type Airbnb contribuent à l’essor de Charlevoix.
 

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