Pour la première fois depuis six ans, Pierre Girard, le président de la Commission scolaire de Charlevoix, entrevoit une année scolaire sous le signe de l’optimisme. Les quelques 500 000 $ additionnels versés dans son budget par le ministère de l’Éducation le rendent heureux.
« Enfin, on ne parle plus de coupures ou de fusion pour les commissions scolaires! On va pouvoir mettre davantage nos énergies sur la réussite éducative. On va revenir à notre mission première », lance le président qui entame une 6e année à ce poste, lui qui siège depuis 20 ans sur le conseil des commissaires. Déjà, il confirme que ce mandat est vraiment le dernier, qu’il est temps de quitter pour laisser la place à de nouvelles idées : « Je pense que nous avons fait un travail remarquable au cours de la dernière année pour faire bouger le gouvernement au niveau de la reconnaissance de nos organisations au niveau provincial. Je crois aussi que le ministre Sébastien Proulx est à l’écoute des besoins des petites communautés. Il nous l’a prouvé en prenant le temps de nous rencontrer au cours de la dernière année et les résultats se font sentir».
M. Girard affiche sa fierté au sujet du nouveau Centre éducatif Saint-Aubin, une école restaurée au coût de 20 M $. Baie-Saint-Paul a aussi vu l’école Forget se refaire une beauté au coût de 4 M $. « Il faut se rappeler que ces décisions ont été prises lorsque le gouvernement a décidé de bâtir un nouvel hôpital, en lien avec les rapports des nouvelles études parasismiques. Dans ce contexte, il a alors été décidé d’inclure les écoles dans les priorités », ajoute M. Girard. Il confirme que son conseil aura à nouveau de belles décisions à prendre cet automne. « Selon les informations que j’ai reçues à ce jour, nous bénéficierions de sommes additionnelles pour aller de l’avant avec de nouveaux projets d’infrastructures dans la région ».
Malgré ce vent de fraîcheur qui souffle sur la Commission scolaire, la principale bataille du financement récurrent demeure. La dernière carte jouée dans sa partie de poker avec le gouvernement demeure le facteur d’équivalence pour l’éloignement. Si Québec acquiesçait à cette demande, l’ensemble des services aux élèves bénéficieraient d’une somme additionnelle d’un million de dollars. « Pour être viable, il nous manque un million. Nous arrivons au moment de vérité. Je répète que je suis agréablement surpris depuis l’arrivée du ministre Proulx et je pense qu’avec lui on peut y arriver. Notre députée Caroline Simard est au courant des dossiers et elle travaille fort en ce sens avec nous », ajoute-t-il.
Loi 105
Quant au dossier du nouveau projet de loi 105 sur la gouvernance en consultation, M. Girard pense que la démocratie scolaire a joué un rôle significatif au cours de la dernière année, mais qu’il se pourrait que le gouvernement tranche en fonction d’une élection scolaire simultanée avec les élections municipales. Comme ces dernières se tiendront en 2017, il se pourrait que le mandat des premiers présidents élus en milieu scolaire soit raccourci d’un an pour faciliter la participation citoyenne à l’automne 2017.
Voilà pourquoi, dans l’esprit du président Girard, il devient opportun de régler au cours des prochains mois le dossier du facteur d’équivalence. Il aurait ainsi l’impression de laisser à son départ un bateau bien gouverner sur une mer tranquille.
Mentionnons que les commissaires de la Commission scolaire de Charlevoix ont adopté un budget équilibré de 43,2 M $ en vue de la prochaine année scolaire. La clientèle se chiffre à 2899 élèves, une hausse de 3% attribuable à l’augmentation au primaire par rapport à une légère baisse au secondaire.
