La fin pour la ChantEauFête

Par Emelie Bernier 23 mars 2016
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Le conseil d’administration de la ChantEauFête a annoncé par voie de communiqué que l’événement ne reviendra pas cet été et « ferme définitivement les livres ». «La perte de partenaires financiers majeurs au cours des dernières années a rendu la tenue des activités plus difficile, voire impossible, pour l’équipe de la ChantEauFête ».

L’an dernier, l’événement avait subi une cure minceur qui laissait deviner les difficultés sous-jacentes. « Des consultants spécialistes en la matière furent embauchés lors de l’édition 2015, et ce, pour ramener l’organisation dans le droit chemin. Malheureusement, les résultats ont démontré que ce n’était pas un problème organisationnel, mais bien une maladie incurable qui sévit auprès des festivals de la chanson », explique-t-on.

Le président commente

Le président du conseil d’administration Claude Poulin a peu à ajouter. « Personnellement, j’ai repris la présidence tout récemment, en janvier. C’est lorsqu’on a voulu commencer à travailler pour la nouvelle saison qu’on a réalisé qu’il fallait arrêter de se compter des histoires. Les tuiles n’arrêtaient pas de s’abattre…On attendait la 2e partie d’une subvention. Quand on nous a annoncé qu’elle était coupée et qu’il fallait en plus rembourser la première partie, ça a été la goutte d’eau. On a fait nos devoirs, mais là, on était rendu au bout du rouleau.», explique-t-il. Le conseil d’administration a consulté un avocat qui lui a recommandé de faire affaire avec un syndic de faillite.  « Les dettes accumulées sont trop importantes. On aurait voulu procéder autrement, mais ça aurait été très complexe et ça aurait pris des années. Les membres du conseil d’administration sont tous des bénévoles. On a voulu trancher de façon nette plutôt que d’en entendre parler pendant des années ».

Heureusement, les membres du conseil s’en sortent sans devoir mettre la main dans leur propre poche. 

Impliqué depuis 10 ans dans l’événement, il ne cache pas sa peine. «Ça va faire un vide, c’était l’événement culturel phare ici », commente-t-il.

Est-ce qu’il pourrait y avoir une relance? « Je pense que si quelqu’un a envie de se lancer, je vais leur recommander d’y aller modestement. Le contexte est extrêmement difficile,  que ce soit au chapitre des subventions gouvernementales ou des commanditaires. Il y a beaucoup moins d’argent. Dans une petite place comme Saint Siméon, les gens n’ont pas les moyens de se payer des spectacles autant qu’avant. Tout ça mis ensemble, ça donne le résultat qu’on connaît », conclut M. Poulin, qui, comme sa communauté, doit maintenant faire le deuil de la ChantEauFête.

L’événement de Saint-Siméon avait célébré ses 15 ans l’an dernier.

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