Il se passe quelque chose

Par Dave Kidd 16 mars 2016
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hangements ou bien est-ce une petite secousse pour nous exciter? J’espère que le mouvement qui s’amorce sera irréversible. Il est grand temps qu’on brise la coquille, que Charlevoix quitte son douillet confort et passe enfin à l’action. 

Il y a un lien entre la petite altercation entre la députée Caroline Simard et le président de la Commission scolaire de Charlevoix Pierre Girard et les décisions du conseil municipal de La Malbaie sur le fait d’avoir un maire à temps complet et la diminution des districts électoraux. Un vent de changement se lève. Vous pouvez prétendre qu’un rien m’excite… Alors? 

Il est vrai que l’échange de mots par médias interposés entre Caroline Simard et Pierre Girard peut plutôt sembler banal en ce qui concerne la forme. La députée semble avoir une « collection d’amis » dans Charlevoix-Est. Elle ne plaira jamais à tout le monde. C’est à elle de cultiver les territoires pour récolter, les élections venues. Est-ce que Caroline Simard en a profité pour passer son message aux autres en leur rappelant qu’elle n’accepte pas d’être « outrepassée » ? La question se pose. La dernière chose qu’un élu souhaite, c’est d’être contourné au profit d’un tiers, qu’il soit du même parti ou du camp adverse. Les politiciens ont la mémoire longue. Très longue.  

Mais Pierre Girard agit en habile politicien. Sa vaste expérience à la direction générale de la MRC de Charlevoix-Est le sert très bien à la présidence de la Commission scolaire  de Charlevoix. Voilà un fin renard qui sait à qui parler et surtout quoi dire pour que les pièces bougent. Le dossier des commissions scolaires a creusé un fossé entre Québec et les régions. Le sujet attise les passions. Le président de la Commission scolaire de Charlevoix est monté au front et a obtenu l’opportunité d’être entendu. Sa réponse aux propos de Caroline Simard sur CIHO-FM est savoureuse…  « Je n’ai jamais critiqué la députée, je n’ai mis que de la pression ». Cela s’appelle retourner la balle d’un foudroyant revers. Avantage Girard.  

La Malbaie donne le pas 

La décision du conseil municipal de La Malbaie de se payer un maire à temps complet est justifiée. Si une ville avec un budget de près de 20 M$ est incapable de se payer un maire à 55 000$, qu’elle ferme les livres au plus sacrant… Au-delà du salaire, l’importance de cette décision réside dans les possibilités offertes et les résultats attendus. C’est aussi une mesure concrète pour le citoyen lorsque le moment de voter viendra. L’électeur pourra alors se questionner à savoir s’il en a eu pour son argent ou non. Un maire, c’est effectivement du 24h/24. La neige est toujours de mon côté de rue. Une multitude de soupers. Un projet. Un problème d’égout. Du perpétuel chialage sur tout et rien. Ça vous tente ? Même à 100 000$ par année, ce n’est pas intéressant! Les maires agissent d’abord pour servir et par conviction. Faites le tour des conseillers et observez l’âge moyen des élus. Je ne fais pas de l’âgisme et je ne dénigre pas du tout l’engagement et les idées des élus actuels. Je soulève simplement le fait que si on désire faire de la place aux jeunes, il faut se donner les moyens pour les attirer. La politique a trop perdu de son lustre et en répugne plusieurs. Si on ne fait rien pour changer ça, on s’enfonce. 

Pour revenir au parallèle entre les deux affaires, le lien est qu’on assiste à une manifestation évidente de changement. La Malbaie brassera les autres conseils municipaux et les amènera à se poser les vraies questions. Regardez ça de l’angle de votre choix : si la plus grande ville de Charlevoix croit que sept personnes peuvent décider pour une population de 9334 personnes, les sept assis aussi autour d’une table d’une municipalité regroupant 1100 personnes ont de quoi réfléchir – un élu pour 157 personnes! 

Il ne faut rien précipiter, la panique est mauvaise conseillère, mais il est temps d’analyser et de regarder les effets de ce qui s’est produit ailleurs. La santé, la Commission scolaire, Desjardins et mêmes les fabriques ont  convolé en justes noces pour le meilleur et pour le pire. Aucun politicien  ne veut perdre son royaume et encore moins la face. Le gouvernement n’incite plus et ne force surtout pas les regroupements, mais les ministères favorisent la mise en commun ou le partage d’équipements et services municipaux. 

Cela signifie peut-être que les fréquentations sont commencées…  

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