Jacques Tremblay met-il la table ?

Par Dave Kidd 9 mars 2016
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Après deux ans sur son siège de conseiller municipal, Jacques Tremblay semble avoir fait le tour du jardin de la plus grande ville de Charlevoix-Est. Sa récente communication aux citoyens dans le bulletin municipal prenait des allures de programme électoral et illustre parfaitement bien que le gestionnaire de carrière commence à s’ennuyer d’être… deuxième!

Jacques Tremblay a toujours eu cette facilité à se situer à l’avant-plan de l’actualité. Il sait comment faire les nouvelles et faire réagir. À titre de directeur de l’hôpital de La Malbaie, il avait très habilement piloté le dossier du scanner pour amener la Régie de la santé et des services sociaux du temps à accepter le projet. Jacques Tremblay jouissait d’un pouvoir certain et d’un pouvoir d’influence dans son milieu. Certains intervenants craignaient de devoir en découdre avec lui. Il était pesant et en menait large. Très large. 

Les affaires ont changé en santé. Puis il a pris sa retraite et est devenu consultant pour le ministère de la Santé et des Services sociaux. Il est allé faire des « jobs de bras » pour le ministre sur la Côte-Nord, se faisant bien peu d’amis dans cette partie du Québec. Ce n’était pas son mandat. Il est ensuite réapparu dans le paysage malbéen. La démolition de l’hôpital de Baie-Saint-Paul lui a fourni la plus belle raison au monde de revenir sous les projecteurs, là où il se sent bien.  

Occuper la présidence de la Coalition pour la survie de l’hôpital de La Malbaie lui va comme un gant et nous ramène le Jacques Tremblay des beaux jours. Un combat taillé sur mesure pour lui. Il pouvait utiliser son grand talent de persuasion pour cimenter la population devant la crainte de perdre son hôpital avec un résultat éclatant : le 1er mai 2011, 5000 personnes sont descendues dans la rue. Une victoire. Le ministre de la Santé du temps, Yves Bolduc, avait compris le message, mais n’avait pas fourni le fameux engagement écrit qui aurait stipulé que l’établissement de santé serait reconstruit. Nous connaissons la suite; c’est une aile additionnelle qui a finalement été annoncée. La population ignore toujours la date du début des travaux.  

Jacques Tremblay percevait alors que son classement pour devenir candidat potentiel aux élections municipales de 2013 s’améliorait. Il a plongé pour représenter le district 4, le centre-ville, remportant la lutte à trois, obtenant 42% des suffrages exprimés. Il avait établi une relation cordiale avec l’ex-mairesse Lise Lapointe qui soutenait la Coalition pour la survie de l’hôpital de La Malbaie. Ils n’auront pas siégé ensemble. 

Aujourd’hui, il compose  avec le maire Michel Couturier et sept conseillers indépendants. Habitué à décider seul, le conseiller Tremblay ne semble pas vraiment dans son élément dans son rôle d’ailier. Il préfère lancer au but que faire une passe; son message dans le récent bulletin aux citoyens l’illustre assez bien. Les conseillers lui ont fait part de leur mécontentement dans un caucus, selon nos informations.  

Connaissant l’homme depuis plusieurs années, je perçois sa stratégie poindre au loin. Il reste un dernier élément qui déterminera s’il se présentera contre Michel Couturier lors des prochaines élections : le budget 2017. Il devra voter « contre » pour prendre ses distances de l’actuelle administration. Cela n’a rien de machiavélique, c’est simplement un signe qui ne ment pas.  D’ici là, il mesurera ses appuis qui semblent peu nombreux autour de la table. Sa réussite avec la Coalition ne signifie rien au municipal. Il faudrait aussi me convaincre que sa méthode peut être encore efficace aujourd’hui. Je ne pense pas qu’il soit dépassé, mais pour rallier les électeurs à sa candidature, il devra s’adapter.  

Somme toute, avouez que vous aimeriez assister à un duel Tremblay / Couturier pour les clés de l’hôtel de ville de La Malbaie… 

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