L’amer à boire

10 février 2016
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Ah, la maudite bouésson! Elle dégêne, décrispe et dilate la rate. Elle fait danser et taper du pied. Elle met de l’ambiance, un peu de « vice » dans les parades de carnaval et les festivals. Et ça, c’est pas moi qui le dis, c’est Régiiiiiiiis Labeaume.

Cependant on le sait, et Claude Dubois aussi,  elle fait faire des folies, dire des conneries et perdre des permis.  Elle brouille les cartes de la décence, rend flous les contours des limites de la bienséance, invite les débordements de gestes et de mots.

Ce n’est pas tout le monde qui la supporte, surtout lorsque la modération prend le bord du bar… 

Confession : Dans mes clans, amical et familial, on trinque. On a un faible pour l’apéro. On l’aime les vendredis soirs, pour saluer une bonne semaine de travail assidu. Mais aussi les jeudredis, et parfois les lundredis, voire les mardredis… Finalement,  à peu près toutes les raisons sont bonnes pour lever le coude. Est-ce que ça fait de nous des alcoolos? Hum… j’ai bien peur que si. Est-ce que ça veut dire qu’on se perd la carte systématiquement? Que nenni. Et c’est ça, le « hic », sans mauvais jeu de mots. On boit du vin comme on boirait de l’eau, ferrugineuse ou pas! (La référence vous échappe? Courez voir ce bon vieux Bourvil ici https://www.youtube.com/watch?v=0U0rQqKGyQQ! ou http://bit.ly/1TtQ93P).

Boire un verre ou deux, ce n’est pas la mer à boire. Boire un verre ou deux tous les jours, c’est un choix qui reste dans les normes prescrites par Educ’alcool. C’est quand la soif n’est plus étanchée par ces quelques verres raisonnables que le bât (ou le bar…) blesse.

Tout le monde en a un, un lointain mononcle alcoolo un peu trop taponneux dont les doigts allongent avec le degré d’alcoolémie,  ou une matante qui déraille « en boisson » et ramène sur le tapis les vieilles querelles, les rages étouffées, l’acrimonie des aigris et des lésés.

On a tous un peu de cette vieille chipie ou de ce vieil oncle un peu ouach qui sommeille en nous, d’ailleurs. Contrairement au commun des mortels, ces êtres immondes se réveillent quand on les noie!

Le problème avec l’alcool, c’est le goût. Il le donne, il l’a bon. La paëlla appelle le Chardonnay par son petit nom, de même les bretzels invitent d’un sifflement la bière.  Alors, qu’est ce qu’on fait? Il faut apprendre à la nourriture à parler pour elle-même, sans le petit « kick » du blanc, du rouge ou de l’ambrée pour lui donner des couleurs!

Bon, on s’égare.

Si on aime boire et qu’on veut bien boire, il ne faut pas perdre le contrôle sur notre consommation. Il faut savoir s’arrêter, que ce soit après quelques verres ou pour quelques jours. Voire un mois. Comme le propose le défi 28 jours Jean Lapointe, qui en aura 29 cette année, bissextile oblige.

Jean Lapointe a connu la dérive sur une mer amère de 40%… Ne serait-ce que par solidarité pour cet homme fier qui  refusé de se perpétuer dans une incarnation imbibée de lui-même, pourquoi ne pas essayer? En plus, il ne reste que 18 petits jours au mois!  

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