Les voyages forment la jeunesse

Par Dave Kidd 30 Décembre 2015
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Antoine Lévesque, de Baie-Saint-Paul,  s’est plongé dans un immense bain de culture. En choisissant d’aller étudier aux États-Unis, le jeune homme de 18 ans découvre le monde de l’intérieur.

Le jeune homme fréquente The Hill School, de Pottstown, en Pennsylvanie, où il complète l’équivalent des études collégiales au Québec. Il a choisi cette institution après avoir complété ses études secondaires dans le cadre du programme sports-études hockey de l’Académie Saint-Louis. « Je ne pouvais pas laisser passer cette chance. Je ne voulais pas me dire j’aurais donc dû… J’avais le choix entre quatre écoles. Ce n’est pas uniquement pour le hockey que j’ai opté pour The Hill. C’est entre autres pour l’esprit de famille qui y règne. En arrivant, le directeur, que je n’avais jamais vu, m’a souhaité la bienvenue en m’appelant par mon prénom. L’être humain, l’étudiant et le hockeyeur sont pris en compte dans cet ordre par l’école », s’est rappelé le jeune homme.

Antoine Lévesque ne vise pas la Ligue nationale de hockey. Il voudrait éventuellement obtenir une maîtrise en administration des affaires « d’une université américaine ou québécoise », sa décision n’est pas prise. « Le hockey peut m’ouvrir des portes, mais je ne mise pas uniquement sur le sport. J’ai de bonnes notes », admet-il humblement. « J’étais prêt à payer le prix pour m’expatrier. Ce n’est pas tous qui veulent le faire. Je pense que ça va me servir plus tard dans la vie », ajoute Antoine.

Le premier « choc » du jeune sportif fut la différence de mentalités. « Sur le campus, tout le monde se dit “bonjour” ».  Il s’est fait agacer à cause de son accent, mais « les filles aiment ça, c’est un bien pour un mal », dit-il en riant. Le plus difficile a été l’adaptation de vivre « en anglais ». « On me demandait souvent de répéter ». Il n’est pas le seul francophone de cette école privée. Deux autres gars du Québec y sont aussi.

L’attaquant a été étiqueté pour son jeu robuste. « Ce sont des contacts légaux. J’offre un jeu intense comparé à d’autres »,  dit celui qui avait bien performé du temps qu’il était à l’Académie Saint-Louis. Sa présente saison est « pas pire ». Il a raté cinq parties en raison d’une blessure.

Sur le plan humain, le jeune homme avoue être « plus ouvert d’esprit ». Des étudiants provenant de plus de 20 pays fréquentent cette école privée. « La diversité culturelle est impressionnante. C’est totalement faux de dire que les arabes sont tous des djihadistes. J’ai des amis arabes et ce ne sont pas des bombes à retardement. J’acceptais les autres, mais ici on s’ouvre sur le monde. Le Noël chinois, j’ai appris c’était quoi. Le bain de culture est vraiment impressionnant », reconnaît Antoine Lévesque.

Il a dit avoir trouvé « comique » la vision que certains ont du Canada. « Plusieurs pensent qu’on vit dans des tentes et qu’on se promène à dos d’orignal, dit-il en riant. On me demande aussi si je fais du sirop d’érable chez moi », ajoute-t-il.  Lors des attentats de Paris, « je me faisais poser beaucoup de question. On m’associais à la France en raison de ma langue maternelle ». Ses études lui permettent aussi de se faire des contacts qui lui servent maintenant et qui lui serviront plus tard. « Mon cochambreur vient de Los Angeles. Il m’a invité chez lui », dit-il. Il n’oublie pas pour autant ses amis du Québec avec qui il échange par Internet. « Je ne m’ennuie pas aux États-Unis. Mes parents s’ennuient plus que moi », rigole le jeune homme.

Son passage à l’Académie Saint-Louis, l’a « bien préparé ». Il affirme que « c’est la grosse vie ici. J’étudie, je joue au hockey et je suis très bien traité. J’ai toujours étudié à l’extérieur. Je suis débrouillard ».

Cela dit, il y a des règles à respecter. Sa journée type est les cours le matin et en après-midi. Ensuite, place au hockey.  De 19h30 à 21h30, il étudie et complète les travaux scolaires. « Les lundis et vendredis, il y a deux rencontres d’écoles. Nous avons aussi des dîners assignés qui permettent d’échanger avec des élèves qu’on ne voit pas dans nos cours. De l’extérieur ça peut paraître gros, mais une fois dedans ça se vit bien. Ça vaut la peine. Ça ouvre des portes. La gardienne de but Ann-Renée Desbiens a aussi opté pour les États-Unis.  Moi, je le recommande si on est prêt à payer le prix », lance le jeune homme.

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