À la bonne place au bon moment

Par Dave Kidd 4 Décembre 2015
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J’envie Michel Couturier. Le maire de La Malbaie nage en pleine action. Il se retrouve à la bonne place au bon moment. La plus grande ville de Charlevoix est en ébullition et montre des signes de reprise. Enfin!

Les dernières semaines ont été palpitantes. Les Bâtisseurs ont dévoilé un projet fort intéressant avec un édifice éventuel de 180 unités d’hébergement pour personnes âgées. Le vieillissement de la population le justifie pleinement. Le premier site retenu a été « descendu aux enfers » et la fabrique a refusé de le vendre. Heureusement, La Malbaie demeure dans la mire des promoteurs.

Puis, le Centre national d’entraînement (CNE) est sorti de piste! J’ai été presque renversé d’entendre le maire Couturier se dire surpris de la décision de Ski Québec Alpin de rompre les discussions. Les pourparlers ont débuté en avril et la décision a été rendue en novembre, après sept mois. Sept mois au cours desquels l’effet de surprise s’est très certainement dissipé. La surprise évoquée, je n’y crois pas. La Malbaie avait tout à fait le droit de dire non pour les raisons de son choix. Si les électeurs jugent que le conseil s’est planté avec ce dossier, ils pourront l’exprimer à la prochaine élection.

En 2015, ça se dit « nous ne sommes pas intéressés ». Michel Couturier a déjà dit non au projet de piste cyclable reliant sa ville et Clermont. Il s’est aussi démené pour garder l’hôpital sur son territoire. Il ne gagnera pas tous ses combats parce qu’il n’a pas le luxe de les choisir. Il doit cependant dire et répéter aux contribuables quelles sont ses priorités. Que vous les jugiez bonnes ou mauvaises, passées date ou géniales, l’important, c’est de les connaître. Le centre-ville en est une. C’est clair. On verra la marchandise qu’il livrera à cet endroit qui en a bien besoin.

Sur le plan politique, le maire ne courrait aucun risque avec le CNE. Accepter ou refuser le projet ne change absolument rien pour lui, sauf quelques photos prises à la première pelletée de terre. Ce n’est pas vrai que le gouvernement Couillard va ignorer La Malbaie parce que ce dossier a avorté. Les politiciens ont tous besoin les uns des autres.

Dans ce dossier, il n’y avait pas de bonne ni de mauvaise réponse. Le Mont Grand-Fonds a retrouvé ses lettres de noblesse. Il aurait pu rayonner davantage. L’achalandage dans les restaurants aurait pu augmenter, les hôteliers auraient pu louer plus de nuitées. En fait, le CNE aurait pu faire poser une volée de huards dans une période plus calme. Mais si le projet s’était concrétisé et que le CNE n’eut rien apporté en retombées économiques, le maire, le gars de la montagne, se serait fait reprocher d’avoir acheté un gadget pour « son »  centre de ski avec l’argent des contribuables.

La députée Caroline Simard le voulait peut-être plus, ce projet. Elle en recherche désespérément un pour la MRC de Charlevoix-Est. Depuis son élection, les libéraux ont annoncé des investissements de plusieurs millions dans l’Ouest. Je ne veux pas entretenir la rivalité entre les MRC, mais le public lit, écoute et regarde les nouvelles. Il constate exactement ces réalités. Pour Caroline Simard, le CNE avait l’odeur d’un no1 à son palmarès.

Jean-Jacques Etcheberrigaray, qui a claqué la porte de la Corporation du Mont Grand-Fonds, a raison sur un point: un projet sans aucun risque, ça n’existe pas. Son départ risque de laisser des traces. Le directeur du plus important hôtel de la région a démissionné d’une organisation appartenant à la Ville. Fairmont, habituellement reconnu pour ne pas se mêler des débats politiques, voit son plus haut gradé sauter dans l’arène pour effectuer une savate à partir de la 3e corde. Le message du démissionnaire n’est pas une catastrophe, mais il porte.

Les gens d’affaires ne réclameront pas le départ du maire. Cependant, à moyen terme, Michel Couturier, issu de ce milieu, devra leur annoncer une bonne nouvelle pour démontrer qu’il a un plan, qu’il le suit et qu’il est en plein contrôle. Une bonne nouvelle, ce n’est pas un dossier très connu comme celui du Havre à Pointe-au-Pic. Il faudrait une nouvelle significative avec un effet immédiat pour confirmer que l’économie de La Malbaie figure au cœur de ses priorités. Le privé veut des résultats rapides, du concret et des occasions d’affaires.  

Les joueurs majeurs de l’industrie touristique du boulevard des Falaises investissent plusieurs millions $. D’autres promoteurs privés investissent aussi à La Malbaie à coup de millions $.  Il serait bon de voir une pelle mécanique de la Ville en action pour que cette promesse du « autrement » se concrétise. Michel Couturier disait que la 2e partie du mandat en serait une de réalisations. M. le Maire, vous portez le chapeau blanc. Passez à l’action…

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