Les bienfaits de l’agroenvironnement

Par Emelie Bernier 6 novembre 2015
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L’adoption de pratiques agroenvironnementales en agriculture est de plus en plus répandue, voire préconisée. Pour les producteurs, ces façons de faire permettent non seulement de vivre en accord avec leurs valeurs, mais aussi d’assurer une pérennité à leurs entreprises et d’en augmenter les bénéfices.

C’est autour de ce constat que s’est orchestrée la journée d’Ateliers-causerie sur l’agroenvironnement : «De la théorie à la pratique », organisé par l’Organisme de bassins versants Charlevoix-Montmorency (OBV-CM) en collaboration avec  le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec et   plusieurs partenaires. Jean Landry, directeur de l’OBV-CM, est satisfait d’avoir pu réunir une soixantaine de personnes, dont de nombreux agriculteurs.  « On invitait tout le monde, les gestionnaires du territoire, l’UPA, les MRC, les gens qui de par leur activités ont un lien de près ou de loin à l’agriculture», explique-t-il.

Les pratiques agroenvironnementales ne sont pas l’apanage d’une seule production, mais peuvent s’appliquer à tous les domaines agricoles. Des producteurs des quatre coins du Québec étaient d’ailleurs invités à partager leurs expériences.  «Ils sont venus exposer leurs bons coups en agroenvironnement et on voit que tout le monde en retire des bénéfices. Notre objectif ultime serait qu’il y ait une contamination positive, que ça se traduise concrètement sur le terrain ici dans Charlevoix », ajoute M. Landry.

Les principes de base sont les mêmes que ceux du développement durable. « On parle de faire en sorte qu’on protège l’environnement, que ce soit rentable et qu’il y ait une acceptabilité sociale», poursuit le directeur général. Les coûts associés à l’adoption de ces nouvelles façons de faire sont en général minimes. « Oui, dans certains cas, il y a des investissements de départ, mais un bénéfice économique est directement lié au changement de pratique. On peut poser la question à tous ceux qui sont venus exposer leurs initiatives et ils en viennent tous à la même conclusion », se réjouit M. Landry.

Jean Landry, directeur de l’OBV-CM

Kéven Gauthier, producteur porcin et Maxime Tremblay, producteur laitier, étaient de la partie mercredi. Ils ont eux-mêmes fait le pari l’agroenvironnemental. «Par exemple, depuis quelques années, on a instauré le plan agroenvironnemental de fertilisation qui permet de mieux travailler avec notre sol. On sait ce que la plante a besoin et on fait l’apport en conséquence, pour un meilleur rendement », illustre M. Gauthier. Maxime Tremblay souhaite, par ces pratiques, contribuer à maintenir la qualité de l’environnement dans lequel ses enfants grandissent. « Oui, on le fait par principe, mais ça nous revient aussi. L’idée est de demeurer concurrentiel », indique-t-il. La pratique des semis direct par exemple, lui permet d’économiser environ 5000$ par an par rapport à la technique conventionnelle qui implique beaucoup plus de machinerie. 

Les deux agriculteurs ont apprécié la journée à laquelle on les avait conviés. « C’est inspirant, ça donne des bonnes idées », concluent-ils.

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