« La 138 était ma seule option » – Denis Cloutier

Par Dave Kidd 9 septembre 2015
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Ce n’est pas une erreur de pilotage, mais un problème de l’indicateur d’essence qui a forcé Denis Cloutier à  poser son ultraléger évolué,  samedi après-midi, sur la 138 près de l’intersection avec le chemin de la Pax.

Le pilote était parti de Charlevoix pour l’aéroport abandonné de Casey, en Haute-Mauricie, où se déroulait un rassemblement annuel. C’est au retour qu’il a connu les ennuis. « L’indicateur d’essence affichait que le réservoir de 100 litres était plein à moitié. Je me suis fié à mes instruments, mais ils m’ont induit en erreur », dit-il en entrevue.

En repartant de Casey, le temps était chaud et humide. « Les avions ne performent pas dans ces conditions. Il faut pousser plus les gaz », dit-il en rappelant que samedi « il y avait beaucoup de trafic aérien dans le ciel du Québec ».

Les problèmes sont survenus alors que l’appareil volait à 3000 pieds d’altitude au-dessus de la 138. « Le moteur a connu des ratés et s’est arrêté », précise le pilote, qui compte 700 heures de vol. « J’ai évalué un vol plané jusqu’à l’aéroport à Saint-Irénée, mais je manquais d’altitude pour y arriver. À 4000 pieds, j’aurais été correct. J’ai aussi pensé au chemin de la Pax, mais il n’était pas assez large. La 138 était ma seule option », explique  le pilote.

Denis Cloutier précise que son atterrissage d’urgence s’est bien déroulé. « J’ai touché la route à environ 70 miles à l’heure. L’avion n’a pas rebondi. Je craignais seulement de frapper un pick-up qui roulait direction ouest.  J’ai appliqué les freins tant que j’ai pu. C’est en voulant me tasser sur l’accotement que j’ai heurté la chaîne de rue. L’impact a fait tourner l’appareil sur lui-même et a endommagé l’avion de fibre de carbone et de composite. Sans bordure, il n’y aurait pas de dommages », raconte-t-il.

Sa plus grande crainte était de blesser quelqu’un durant la manœuvre. « Heureusement tout s’est bien passé. La partie la plus dangereuse pour moi était d’effectuer un virage à 360 degrés sans moteur. Il faut être très prudent. Avec 700 heures de vol, j’étais en mesure de faire face à cette situation. Je n’ai pas eu peur », a confié l’homme d’affaires.

L’avion, un Sky-Cruiser de l’année 2008, alimenté par un moteur Rotax comptant 40 heures de vol,  a subi des dommages relativement importants. « L’évaluation n’est pas encore faite ».

La mésaventure de Denis Cloutier a rapidement fait le tour du Québec. Il n’a pas été blessé. Les paramédics l’ont quand même évalué. « Je n’ai aucune égratignure et  ma pression était très bonne », dit-il.  Le pilote reconnait « s’être fait agacer par des amis » et avoir reçu beaucoup de témoignages de la part des pilotes qui étaient à Casey. « Ils disaient de ne pas se fier aux instruments pour le niveau de carburant », raconte le pilote de La Malbaie.

Avez-vous encore le goût de voler? « Ça risque de prendre un certain temps pour réparer l’appareil. Ma famille est un peu plus divisée sur la question », dit-il aussi.

Ce n’est pas la première fois qu’un aéronef doit se poser d’urgence sur la 138. En octobre 2010, c’est un planeur qui avait été forcé de se poser sur cette route. L’atterrissage s’était réalisé à la hauteur du km 430.  Le pilote n’a pas été blessé. Sa manœuvre n’avait pas causé d’accident non plus.

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