Les maires de l’est rejettent la fusion scolaire

19 novembre 2014
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Le conseil des maires de la MRC de Charlevoix-Est refuse catégoriquement que la Commission scolaire de Charlevoix se retrouve « annexée » à celle des Premières Seigneuries, à Québec.

Les maires, comme le président de la Commissions scolaires de Charlevoix, Pierre Girard, on apprit cette possible fusion via les médias mercredi matin. Si M. Girard se garde pour le moment de commenter, les maires de l’est se sont mobilisés afin de dénoncer cette possible fusion forcée ainsi que de demander l’appui de la députée Caroline Simard pour tenter de faire changer la donne.

Une nouvelle qui tombe une semaine après que le président de la CSC Pierre Girard ait mentionner qu’on lui avait demandé s’il préférait une association avec la Côte-Nord ou le Saguenay plutôt qu’avec Québec.

Mobilisation

Consterné par ce nouveau coup du sort venu du gouvernement du Québec, le préfet Sylvain Tremblay est volubile à défendre la gouvernance scolaire de Charlevoix. « Les Premières Seigneuries, ça représente 25 000 élèves alors que chez nous, c’est 3000 élèves. À ce niveau là, on n’appelle pas ça une fusion, on appelle ça une annexion », dénonce le préfet Tremblay, irrité de constater que comme pour le Centre de santé et de services sociaux (CSSSC), la gouvernance locale prend la direction de la capitale, Québec.

Une possible fusion, qui doit encore être confirmée par le ministre de l’éducation Yves Bolduc, qui est vue comme une menace pour les petites écoles de Charlevoix. « Les écoles élémentaires sont importantes sur nos territoires, où nous avons des écoles de petit achalandage. Si on veut continuer à avoir un développement socio-économique, la présence d’école est souvent le choix qui fait en sorte que des familles viennent vivre dans nos villages », rappelle M. Tremblay.

La mairesse de Notre-Dame-des-Monts, Mélissa Girard, est parmi celle qui s’inquiète des effets de rejoindre la Commission scolaire des Premières Seigneuries. « On se fait engloutir », image-t-elle. « Mon école de village est petite comparée à celles de la commission scolaire avec qui ils veulent nous fusionner. Si mon école ferme, mon village va fermer aussi? Qu’est-ce que je vais vendre à mes familles? La vue sur les montagnes? Ce n’est pas assez. »

La députée libérale interpelée

Alors que l’austérité et les compressions budgétaires sont à la mode, les maires de l’est défendent le droit de conserver la « petite » Commission scolaire de Charlevoix dans le lot de celles qui survivront aux fusions. Ils maintiennent que les économies à faire ici sont dérisoires par rapport aux effets en termes de d’occupation du territoire et d’emplois. « On a une commission scolaire qui fonctionne bien. On a un territoire immense. Elle est où la logique? Petite, ça veut pas dire inefficace. (… ) On ne veut pas de fusion », insiste le préfet Tremblay.

Les maires demandent une rencontre avec la députée libérale de Charlevoix-Côte-de-Beaupré, Caroline Simard. Ils affirment qu’elle leur a déjà assuré « qu’elle défendrait l’idée que nous devons garder la gouvernance de nos petites écoles ici dans Charlevoix ». Ils veulent maintenant la certitude que tout est fait pour que Charlevoix conserve ses acquis.

« On va faire confiance à la représentation de la députée et dans sa capacité de faire les négociations », explique le préfet Tremblay qui croit que la « société civile » doit aussi se faire entendre. « Nous devons informer les gens sur les enjeux. Croient-ils que nous serons capables de garder nos écoles? Pourrons-nous être encore plus créatifs, faires des représentations? Parce si ça ne vous fait rien (à la population), nous allons faire autre chose comme élus… Mais je pense que la société doit s’impliquer dans ce débat. »

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