Surprise et confiance

8 avril 2014
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’entrée en scène fracassante de Caroline Simard et du Parti libéral du Québec dans Charlevoix est accueillie avec surprise par les acteurs locaux, qui félicitent la nouvelle élue et saluent le travail de la députée sortante Pauline Marois et de son équipe.

Le maire de Baie-Saint-Paul, Jean Fortin, déplore les circonstances entourant le départ de l’ex-députée et première ministre. « Elle a été présente, à l’écoute, et nous a mis en relation avec les bonnes personnes », constate M. Fortin. Se disant « étonné par l’ampleur de la victoire libérale et de la défaite péquiste », M. Fortin est satisfait que la nouvelle députée connaisse bien Charlevoix et se dit confiant qu’elle sera « à l’écoute ». Admettant sa surprise envers la déroute péquiste, le préfet Sylvain Tremblay met la table aux libéraux, disant espérer que Charlevoix-Est conserve un bureau de circonscription. « Nous verrons rapidement qui sera en charge des différents ministères afin de tisser de nouveaux liens. Nous avons des dossiers importants à faire avancer », expose le préfet. 

Jointe en Floride, Claudette Simard s’avoue sous le choc. «Je suis un peu bouleversée, je ne m’attendais pas du tout ce qu’elle perde dans sa circonscription. C’est une perte importante. J’ai peine à y croire, mais c’est ce qu’est la politique », dit-elle, visiblement attristée.  «Ça me prend dans mes émotions. Ça a été un honneur de côtoyer la première femme première ministre». Elle se dit  prête à travailler avec Caroline Simard : «Tous les gens qui s’engagent en politique sont des gens de cœur.»

À La Malbaie, la première réaction de Michel Couturier est « de constater que la politique est un monde sans pitié ». « Quand on embarque dans ces jeux-là, c’est un sport très extrême, on peut entrer en triomphe et en sortir d’une totale autre manière », avance-t-il, remerciant Pauline Marois et son équipe, dont Julie Tremblay et Martin Bélanger, pour leur « excellent travail sur le terrain ». Sans se lancer dans une analyse approfondie, Michel Couturier risque une explication au verdict sans appel: « J’ai l’impression qu’elle a, dès le début, perdu le momentum. Elle a été obligée de récupérer le message et ses adversaires l’ont menée sur des terrains glissants… Je pense que les gens avaient besoin d’être rassurés.»   

Jacques Tremblay, président de la Coalition pour la survie de l’hôpital de La Malbaie, ne pleurera pas le départ de Mme Marois. « Deux tiers des québécois ont dit: on veut entendre parler d’emploi, d’économie, pas de charte et de référendum. Pour Charlevoix, c’est un message particulier, car on vit des moments tristes avec la fermeture de General Cable », avance M. Tremblay, félicitant au passage la nouvelle députée. « Il y a deux hôpitaux, celui de La Malbaie est sur la sellette, et la candidate libérale s’est commise là-dessus », se réjouit-il. Il qualifie de « défaite cuisante » le sort du PQ. «Nos préoccupations, c’est se sortir la tête de l’eau. Je ne sais pas si Mme Marois l’avait compris, mais avant de se lancer dans des grands débats idéologiques, ça prend du pain.  Quand on sera un peuple capable de s’autosuffire, le reste va suivre », conclut Jacques Tremblay.

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