Le syndicat à la résidence?

Par Emelie Bernier 8 novembre 2013
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Les employés de la résidence Au gré du temps ont pris le conseil d’administration par surprise en faisant sans préavis une demande d’accréditation au Syndicat des travailleurs ou travailleuses des centres d’hébergement privés de la région de Québec affilié à la CSN. Pour le président Donald Lavoie, le choc est énorme et pourrait compromettre les services de la résidence pour personnes âgées.

Par Émélie Bernier

Un coup de massue. C’est en ces termes que Donal Lavoie décrit la démarche des employés de la résidence. « Je n’ai rien vu venir », lance-t-il. Il rappelle que l’organisation est entièrement gérée par des bénévoles. Lui-même y consacre plus de 25 heures par semaine. «Chez nous, les gens quand ils viennent s’engager, ils savent ce qu’on donne.  C’est clair d’emblée. Nous sommes  un OBNL, c’est un projet communautaire. Quand on travaille ici, c’est un peu comme faire une part sociale, mais on applique toutes les normes du travail », poursuit M. Lavoie. Les salaires ne sont pas faramineux et il le sait. «On voudrait donner plus, mais c’est le client qui paye et on ne veut pas surcharger les familles», justifie-t-il.

La décision des employés l’étonne d’autant plus qu’en 2011, l’institution a fait l’objet d’une réorganisation. «Après 10 ans, on a engagé une firme spécialisée en relations de travail. Tout le monde a participé, on a suivi toutes les recommandations du personnel  pour rendre ça plus facile. On est conscient que donner des services aux personnes âgées, ça vaut plus que le salaire minimum, mais on a un budget qui a ses limites », poursuit-il.  Il ajoute qu’il n’a « rien contre la syndicalisation ».

L’inquiètude gagne aussi les résidents. «On n’a pas le morale fort et la communauté est inquiète », ajoute M. Lavoie.

La mairesse Claudette Simard abonde dans le même sens. « C’est un dossier qui est difficile, c’est préoccupant. Avec tout le travail qu’ils font depuis tant d’années pour tenir la résidence à bout de bras, à vouloir améliorer les conditions des employés, ça leur a scié les jambes », commente-t-elle. La municipalité fera sa part pour s’assurer que la résidence pourra continuer sa mission. « C’est très émotif et c’est dommage. On suit ça de très près, parce que c’est un acquis pour la municipalité», ajoute-t-elle.

Au cours des prochaines semaines, un commissaire rencontrera les employés et le c.a. et par la suite, une décision sera prise quant à l’accréditation.  « Ça suscite  beaucoup d’inquiétudes pour le c.a, les familles, les personnes âgées et pour les familles», conclut le président du conseil d’administration.

Au moment d’écrire ces lignes, il ne nous avait pas été possible de discuter avec les employés sur les causes qui ont mené à cette demande d’accréditation.

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