Ginette Paradis au Domaine Forget le 2 novembre: Variations sur le thème Lelièvre

Par Emelie Bernier 9 octobre 2013
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La Limouloise de cœur Ginette Paradis aime profondément Sylvain Lelièvre : l’homme,  son œuvre, ses mots, ses mélodies. Le samedi 2 novembre, elle portera bien haut cet amour, sur la scène du Domaine Forget, reprenant à sa manière des chansons connues et méconnues signées par l’artiste décédé trop tôt.

 

Si elle explore depuis longtemps le répertoire de Sylvain Lelièvre, Ginette Paradis a reçu un cautionnement particulièrement apprécié lorsque les proches de l’artiste lui ont donné leur bénédiction, peu avant la parution du disque Ginette Paradis, de Sylvain… à Lelièvre. «Je pense qu’ils ont trouvé que je ne dénature pas l’œuvre,  tout en y mettant de ma fougue. J’ai été touchée par le parcours et les valeurs de cet homme. Sylvain Lelièvre n’a jamais vendu son âme, c’était un poète libre », commente la chanteuse.

C’est dans cet esprit qu’elle a construit le spectacle, choisissant des chansons particulièrement vibrantes et porteuses, même si plusieurs n’ont jamais été entendues à la radio.

 

«Notre connaissance s’arrête à quelques chansons, que fait-on avec les autres?  Sylvain a un répertoire qui vieillit bien, dont les sujets sont toujours d’actualité. Ce sont des chansons engagées. Il parle de la guerre, de l’environnement. Il a parlé de décrochage scolaire avant tout le monde », soutiennent en chœur Ginette et le frère du disparu, Denys. Car l’appui va au-delà des mots. «J’été témoin privilégié de la création de cette œuvre, je suis très fier de mon frère et je trouve qu’il ne s’est pas fait assez d’affaire avec son travail. Faire vivre, faire découvrir l’œuvre, Ginette est une de celles qui le fait le mieux. Je trouve qu’elle est courageuse de ne faire que des chansons de lui », commente M. Lelièvre, ex-prof de cégep et animateur à la radio CKRL.

Entourée de 4 musiciens et sous la direction musicale du pianiste Gilles Beaudoin, Ginette Lelièvre entend mettre l’œuvre de Lelièvre en lumière, mais sous des éclairages uniques, à sa façon. «Charlevoix me donne ma première scène, je suis très heureuse de ça », lance-t-elle avec aplomb.

 

Conrad Paradis, son amoureux, donnera une dimension supplémentaire à la représentation puisqu’il installera ses créations immersives, inspirées du travail de Sylvain Lelièvre, dans le hall de la salle Françoys-Bernier, une exposition sous forme de « corridor Lelièvre » qui s’est déjà tenue au Carrefour culturel Paul-Médéric et au Petit-Champlain.

 

Honorer la mémoire du poète

Ginette Paradis ne fait pas que chanter Lelièvre. Elle veut aussi le faire connaître aux jeunes et ainsi, peut-être un peu, le rendre immortel…

« Lelièvre à l’école, c’est un projet qui est né de cette volonté et qui peut prendre plusieurs formes. Sa musique peut inspirer l’art visuel, la danse, la musique, l’écriture bien sûr », explique Ginette Paradis. Encore à l’étape de projet-pilote, la première mouture devrait prendre racine dans Charlevoix dès janvier. «C’est destiné aux élèves de 4e et 5e secondaire. On veut que les jeunes puissent lire Le 3e orchestre, qu’ils puissent découvrir l’œuvre de Sylvain dans le but ultime de créer une représentation avec toutes sortes de formes d’art », poursuit Mme Paradis.

 

Le Domaine Forget s’implique à titre de promoteur du projet et divers partenariats sont en voie de prendre forme.  « Nous, on balise le projet, c’est un projet clé en main,  mais ce sont les profs qui seront les intermédiaires. On peut leur venir en appui, les visiter, donner des pistes pour comprendre l’œuvre », explique Denys Lelièvre qui se sent comme un poisson dans l’eau dans ce projet qui allie sa passion d’enseigner et son amour pour son frère et le legs que celui-ci a offert au Québec contemporain. Conrad Paradis est aussi impliqué dans le projet et est particulièrement intéressé par le volet « arts plastiques ». «On pense que le projet peut être facilement exportable par la suite, en fonction des réalités régionales. Pourquoi pas Lelièvre à l’accordéon à Saint-Jean-Port-Joli? Tout est ouvert », lance Ginette Paradis. 

 

 « Garder vivante l’œuvre de cet homme , une œuvre grande, forte », telle est l’intention des 3 complices.

 

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