Denis Gauthier, visionnaire

Par Emelie Bernier 9 juin 2013
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En 1999, Charlevoix perdait un personnage important. Journaliste émérite et audacieux, Denis Gauthier était un homme de projets audacieux et d’engagement, un noceur impénitent, mais d’abord et avant tout un ami, un frère, un proche dont on se souviendra longtemps.

 

Une plaque commémorative, installée au cœur des jardins du Cap-à-l’Aigle,  salue désormais la mémoire de ce bâtisseur, décédé prématurément à 45 ans. Invité à livrer un hommage à son « imprévisible, passionné, innovateur persévérant et obstiné» ami, Gervais Desbiens n’a pas caché son émotion.

 

 C’est au Plein Jour que les deux hommes, qui allaient devenir complices, se sont connus. Les souvenirs et les anecdotes inénarrables  ou grandioses abondent, comme en témoigne M. Desbiens. «C’est lui qui a lancé la mode des conférences de presse. « C’est pas compliqué, un pain à sandwich, une petite caisse de 12, ça va faire la job », avait-il dit au maire de Clermont qui lui demandait comment faire », a-t-il relaté, faisant rigoler une assistance visiblement au fait des actes  du flamboyant personnage. Sa grande humanité et son implication, notamment à la Télévision communautaire Vents et Marées, ont aussi été soulignées.  Sa plume talentueuse, ses opinions arrêtées, mais étoffées, en ont fait un journaliste plus que respecté. « L’écriture, c’était sa principale passion», corrobore Gervais Desbiens.

 

Au nombre des projets farfelus de l’innovateur Denis Gauthier, on compte la sculpture de l’aiglon qui orne l’entrée est de Cap-à-l’Aigle, un village littéralement adopté par le Nord-côtois.  Gervais Desbiens  a profité de l’occasion pour rappeler que le projet initial de son ami impliquait 3 jeunes aiglons qui attendent toujours de voir le jour, dans le nid de la sculpture monumentale…

 

Le Festival du Temps des Lilas est aussi une idée de Denis Gauthier. Pour Claudine Bérubé, sa conjointe à l’époque, cette reconnaissance, bien qu’elle ait tardé à venir,  est bienvenue. « J’espérais que ce jour arrive », a confié la dame, les yeux rougis. « Il est décédé le lendemain d’un voyage aux États-Unis, en lien avec les lilas. C’est aussi lui qui a eu l’idée de faire de l’endroit « le village des Lilas » et ces jardins sont intimement liés à sa vie. Il adorait son village. Il a voulu mettre Cap-à-l’Aigle sur la carte, avec ce qu’il avait de plus beau », confie Mme Bérubé.

 

François Tremblay, directeur du Casino de Charlevoix, a bien connu Denis Gauthier. «Il nous a laissé un héritage plus grand que nature », croit celui dont l’institution a collaboré à l’érection du monument hommage. «Pour moi, il y  a un volet professionnel ici, mais aussi un volet personnel, car c’était un ami. Denis n’était pas un homme d’hommages, mais il fallait que  ce soit fait », lance M. Tremblay.

 

L’œuvre est signée Martin Brisson. La plaque commémorative, en forme de livre, repose sur une immense pierre aux contours sinueux,  symbole, peut-être, du roc « rock’n’roll » que fut Denis Gauthier…

 

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