Un chalet criblé de roches

25 juillet 2012
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Dans la semaine du 11 juillet, un chalet du rang Saint-Joseph à Sainte-Agnès a été criblé de roches lors d’une opération de dynamitage dans une carrière du secteur. Un événement rare et sans conséquence tragique, mais sous enquête par la CSST et la Sûreté du Québec.

« Je cuisine à l’endroit où la roche a traversé le mur de mon chalet. Si j’avais été là, est-ce que je l’aurai eu dans le front? » se questionne Pierre Tremblay. Propriétaire d’un chalet dans le secteur depuis 30 ans, M. Tremblay n’était pas sur place au moment du dynamitage.

De tailles diverses, les cailloux qu’il a découverts à son retour ont un diamètre de 10 à 30 centimètres environ. Quatre «projectiles » ont littéralement transpercé le chalet de M. Tremblay, semant le désordre à l’intérieur, causant pour plus de 15 000 $ de dommages.

« Ce n’est pas les dommages qui me dérangent, mais je me demande ce qui se serait passé si j’étais arrivé au mauvais moment, entre le passage des gens qui viennent nous avertir et le dynamitage. Est-ce que je me sens en sécurité? Pas vraiment », déclare le résident, se souvenant d’un épisode semblable il y a 25 ans.

Quelques mètres plus au sud, une voisine, Jacqueline Arsenault, a eu connaissance de cette « volée de roches ». Habituée aux activités de la carrière, Mme Arsenault dit avoir cette fois été surprise par « l’explosion et le souffle de pierres ». « C’est une entreprise sérieuse et quand ils viennent, c’est très bien préparé. Ils ont fait une bonne job, excepté peut-être la volée de roches… »

La carrière du rang Saint-Joseph est exploitée par les entreprises Fernand Harvey et fils et Jocelyn Harvey. Ces derniers confient le dynamitage à l’entreprise spécialisée Forage et dynamitage de la Rive-Sud (FDRS). « Nous faisons dynamiter environ deux fois par année », explique Yves Harvey, copropriétaire de l’entreprise Fernand Harvey et fils Entrepreneur, jugeant l’événement de mineur. « L’entreprise de dynamitage prend toujours des précautions. Ils vont analyser ce qui s’est passé. » Actuellement en congé, les responsables de l’entreprise FDRS n’ont pu retourner nos appels.

Enquête et sécurité

Comme le prescrit la Loi, la Sûreté du Québec a ouvert une enquête afin d’établir s’il y a eu négligence avec l’utilisation des explosifs. La Commission de la santé et de la sécurité au travail (CSST) mène également l’enquête. Précisant que personne n’a été blessé, la porte-parole de

la CSST Lucie

Michaud

ajoute que « les dégâts sont somme toute mineurs. Aucune autre opération de dynamitage ne se tiendra à cet endroit avant la conclusion de l’enquête. Nous vérifierons notamment le plan de sautage et la façon de procédé de l’entreprise responsable », précise-t-elle. Le ministère de l’Environnement, qui délivre les certificats d’autorisations pour les carrières et sablières, a inspecté le site, précisant que ce genre d’événement est rare dans la région de la Capitale-Nationale.

Conscients qu’il s’agit d’un événement isolé, M. Tremblay et Mme Arsenault se disent tout de même inquiets. « Lorsqu’ils viennent nous avertir du dynamitage, ils pourraient nous laisser une note si nous sommes absents, ou encore nous informer quelques jours à l’avance. Comme ça, je me tiendrais loin, au cas », propose M. Tremblay.

 

 La carrière, située de l’autre côté de la rue, est opérée par deux entrepreneurs de

la région. Du

dynamitage y a lieu environ deux fois par année.

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