Récurrent besoin de main d’œuvre pour Industries Océan

1 juin 2012
Temps de lecture :

Le défi de recrutement de la main d’œuvre est constant pour Industries Océan. Le chantier maritime de l’Isle-aux-Coudres prévoit d’ailleurs voir son nombre d’employés grimper de 20 % l’an prochain.

Depuis 2008, Groupe Océan a investit 300 000 $ dans le développement et la formation de sa main d’œuvre au chantier maritime de l’Isle-aux-Coudres. Pendant cette même période, l’entreprise a vu son nombre d’employés passer de 89 à 160 et prévoit encore une augmentation de 20 % de son équipe de production pour 2012-2013. L’entreprise a présenté ces chiffres à la délégation des présidents des conseils régionaux de la Commission des partenaires du marché du travail (CPMT) dans le cadre de sa tournée provinciale.

Reconnaissance

Industrie Océan est l’une des premières entreprises signataires de l’initiative Investissement-compétences d’Emploi Québec et qui milite en faveur d’une culture de la formation continue en entreprise. Jusqu’à maintenant, 85 entreprises ont signé cet engagement lancé récemment. L’objectif pour la Commission est de retenir 20 000 signataires dans la province.

Jean-Luc Trahan, président de la CPMT explique que « pour être concurrentiel, les entreprises investissent dans l’innovation, mais elles doivent aussi investir dans la formation de la main d’œuvre. En 2020, nous prévoyons un taux de chômage au Québec de 5,4 %. Ce sera le plein emploi et il nous faudra composer avec cette bonne nouvelle en ayant des travailleurs plus compétents et productifs. Si nous voulons garder notre niveau de vie, ça passe pas l’augmentation de la productivité » et donc la formation des travailleurs.

L’enjeux du recrutement

Chez Industries Océan, « l’un des enjeux majeurs est le recrutement », affirme la directrice exécutive des affaires Carole Campeau. Avec un carnet de commande remplie jusqu’en 2014, Industrie Océan vogue en effet allègrement sur la mer du recrutement de la main d’œuvre afin de maintenir la cadence. La rétention des travailleurs et leur formation font également partie de ses priorités, elle qui tente actuellement de recruter des architectes navales en France.

Les soudeurs-moteurs sont également une denrée rare pour l’entreprise qui a déjà refusé certains contrats faute d’un nombre suffisant de travailleurs. « Nous avons un carnet de commande rempli et nous avons besoin de main d’œuvre. Il y a certaines périodes ou nous ne pouvons pas soumissionner », précise Mme Campeau, ajoutant que ces situations deviennent des arguments auprès du gouvernement pour la mise en place de mécanismes de soutient.

Le défi pour Industrie Océan est également d’attirer et de retenir ses travailleurs dans Charlevoix, elle qui doit déjouer le prix élevé des logements, la situation géographique du chantier et son éloignement des grands-centres ainsi qu’un taux horaire inférieur de 10 % sur Québec et Montréal.

Parmi les pistes de solution proposées à la CPMT et au gouvernement, l’entreprise aimerait voir des aides financières au logement, aux taux horaires, aux démarches de recrutement et aux frais de transport.  Elle milite également en faveur d’un crédit d’impôt au logement pour les employés : « Ce sont de fortes suggestions que nous faisons. Nous ne sommes pas les seules à avoir des difficultés à recruter. C’est une liste de solutions que nous avons remises », précise Mme Campeau.

Partager cet article