Un centre pour vaincre sa dépendance

Par Emelie Bernier 10 avril 2012
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Un centre de thérapie contre les dépendances pourrait voir le jour aux Éboulements. Une consultation publique aura lieu le 23 avril prochain à 20 h, alors que les promoteurs, Michel Morin et Annie Pouliot, présenteront leur projet.

 

C’est l’ancienne Auberge La  Bouclée, située sur la route du Port, qui est dans la mire de la petite équipe derrière ce projet privé. Il reste encore plusieurs points à régler avant que le projet puisse aller de l’avant, notamment l’amendement au règlement de zonage soumis à la consultation publique. Celui-ci a pour but    « de permettre une modification d’usage dérogatoire de la classe « Commerce hébergement » (Auberge) pour un usage de la classe« Public et institutionnel » de la sous-classe « Santé » (centre d’accueil, centre social, service de bien-être et de charité ».

 

Michel Morin est un ex-toxicomane qui a vécu exactement le même genre de séjour qu’il entend offrir à la Maison  Ma Vie. « On veut redonner à notre façon ce qu’on a reçu. J’ai fait 10 mois et demi à Portage. Ça fait 14 ans que je suis sobre. Le point difficile à gérer pour nous comme pour les résidents, c’est que quand on entend parler de drogue et d’alcool, c’est associé à la violence, au vol,  mais les toxicomanes, les alcooliques sont des êtres humains. Il faut démystifier », de dire M. Morin. C’est ce qu’il tentera de faire le 23 avril. «On veut impliquer les résidents à faire partie du c.a., on veut être transparents. On veut que les gens de la municipalité sachent ce qui se passe. Par expérience, on sait qu’un telle maison peut être un plus dans la communauté. Il y a du partenariat qui peut se faire, du bénévolat par les résidents », croit-il fermement.

 

Le maire Bertrand Bouchard se prononce lui-même en faveur de ce projet et souhaite que la Commission de protection des territoires agricoles du Québec et les citoyens des Éboulements emboîtent le pas.

 

«C’est un centre de thérapie pour certaines dépendances à la drogue, aux médicaments et à l’alcool, mais on ne traitera pas de dépendances aux drogues dures. C’est bien accueilli à la municipalité, parce que ça va être générateur d’emploi et bon pour l’économie d’ici », croit le maire.

«L’héroïnomanie, la dépendance au jeu, on ne touchera pas à ça », confirme Michel Morin.

 

Selon le maire Bouchard, les citoyens n’ont pas à craindre cette clientèle. « Ça va être très encadré. Les premières semaines des séjours qui dureront de 15 à 18 semaines seront en thérapie fermée et les premières sorties seront sous surveillance. Ils seront en lien avec Ressources Génésis  et le CSSSC. Ça va aussi permettre aux gens de la région aux prises avec des dépendances de rester dans la région pour se soigner », de conclure le maire.

La maison pourrait accueillir jusqu’à une quarantaine de résidents à la fois en clientèle mixte. Selon M. Morin, 7 à 10 emplois pourraient être créés sur place.

 

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