Les journaux indépendants se regroupent

14 novembre 2011
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Parce qu’ils estiment que la convergence et les pratiques commerciales des grands groupes de presse menacent la presse hebdomadaire indépendante, trente journaux indépendants, dont l’Hebdo Charlevoisien, se sont regroupés.

La création de l’Association de la Presse indépendante du Québec (APIQ) est une réaction de protection à la guerre que se livre actuellement les grands groupes de presse que sont Québécor Média et Transcontinental. Elle estime que les journaux indépendants font les frais des pratiques commerciales jugées déloyales.

«Actuellement, nous sommes le seul journal hebdomadaire présent dans Charlevoix, mais tout autour, on constate les effets dévastateurs de cette guerre qui, en bout de ligne, menace la diversité d’opinions et la liberté de presse», juge le directeur général de l’Hebdo Charlevoisien, Charles Warren, qui compare la naissance de l’APIQ à un cri du cœur.

«Avec ces pratiques commerciales déloyales, comme la vente systématique de publicités à rabais, destinées à occuper l’ensemble du territoire, ces groupes de presse ébranlent carrément la démocratie, dont l’une des assises demeure une presse vivante et diversifiée, particulièrement en région, souligne la présidente de l’APIQ, Josée Pilotte.

Cette dernière clarifie un point : «nous ne dénonçons pas la concurrence, mais seulement des pratiques commerciales déloyales. Si les grands groupes de presse peuvent se permettre une guerre de prix, il en est tout autrement de nous de la presse indépendante, qui donnons pourtant de l’oxygène aux débats publics et participons activement à la vitalité de nos régions respectives».

L’APIQ interpelle par ailleurs Michael Sabia et Christine St-Pierre. Le premier est président de la Caisse de dépôt et placement du Québec qui possède 45 % de Québécor Média. La seconde est ministre de la Culture et des Communications et de la Condition féminine, ministère actuellement en réflexion sur la question.

«C’était important pour nous d’informer nos lecteurs et nos annonceurs de la situation. Il nous faut préserver un sain équilibre entre la presse indépendante et les grands groupes de presse. Vivre avec la concurrence, c’est une chose, mais quand elle est déloyale, c’est autre chose», termine M. Warren.

Dans son énoncé de mission, il est écrit que l’APIQ représente et défend les intérêts des éditeurs indépendants et soutient toute initiative visant à promouvoir et à protéger la liberté de presse et sa diversité.

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