Les incarnations de l’art au Symposium

Par Emelie Bernier 23 août 2011
Temps de lecture :

L’une s’est donné la mission « d’amener le tattoo dans le champs de l’art ». La seconde se sert du matériau brut de ses rêves pour créer des petits bijoux de bandes dessinées poétiques. Rencontre avec deux artistes qui défrichent pour amener l’art toujours plus loin…

 

Quand elle ne laisse pas de traces indélébiles sur la peau de ses sujets/clients, Émilie Roby fait de la photographie, de la performance… « Je suis au service de l’idée, donc je ne m’identifie pas à une discipline », explique l’artiste. Au Symposium, son premier événement du genre en tant que tatoueuse, elle a découvert une nouvelle perspective, soit celle de travailler sur une série de tatouages liés les uns aux autres par un même thème. «C’est équilibrant et je découvre une synchronicité étonnante entre les individus qui se font tatouer. Ça ouvre une porte. » Ainsi, elle documente chaque tatouage et aimerait se servir du corpus de Baie-Saint-Paul pour proposer sa candidature à des résidences d’artistes. Contrairement aux tatoueurs tels qu’on les connaît, c’est elle qui détermine la nature de l’œuvre à imprimer à la peau.  En ce sens, elle est à l’aise avec l’étiquette d’artiste visuelle. « Dans mon cœur, c’est ma clique, les arts contemporains », dit-elle. Sa présence au symposium peut étonner, mais elle s’y sent chez elle. « Le tattoo, c’est ma maison. J’ai transposé ma vie dans un autre espace temps et la rencontre avec les autres artistes est très stimulante », conclut-elle.  

 

Un petit carré de terre déprimé. C’est de ce rêve plutôt incongru que Diane Obomsawin s’est inspirée pour créer son projet du Symposium. «Les rêves sont un matériau inépuisable. Même les plus banals quand on les écrit, on découvre ce qu’il y a derrière. Un ami me dit que je devrais remercier mon inconscient », lance la dame avec un sourire. Son œuvre suit les conventions de la bande dessinée, mais comporte une charge poétique indéniable. D’ailleurs, elle est publié par l’éditeur spécialisé en poésie l’Oie de Cravan. « Je suis contente d’être considérée comme poète mais j’irais bien au Festival de la Bande Dessinée d’Angoulême », dit-elle. Elle prend plaisir à inviter des gens à s’assoir près d’elle au Symposium pour leur présenter son projet, soit une douzaine de cases  avec une partie d’animation,  des gif animés destinés au web (voir le web.me.com/dianeobomsawin). « Je n’avais jamais fait ça avant. Ça me permet d’avoir du temps pour échanger », explique celle qui considère que la moitié de sa participation au symposium est justement ce contact avec les gens. « C’est une grande joie » lance-t-elle, comme une invitation. À vous de la saisir!

 

Diane Obomsawin, dite Obom (crédit Kate Battle).

 

Partager cet article