Symposium international d’art contemporain de Baie-Saint-Paul: Au vu et au su

Par Emelie Bernier 16 août 2011
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Quotidiennement, les artistes du Symposium, loin de la quiétude de leur atelier,  doivent composer avec un public inquisiteur. Si les uns sont éprouvés par ces interactions constantes, les autres s’y abreuvent pour faire avancer leur travail.

 

Jimmy Perron, après deux semaines de travail, est de cette deuxième catégorie. « C’est beaucoup d’interrelations, ça draine de l’énergie, mais ça en donne aussi », explique-t-il. L’artiste concède que les artistes présents et le public influencent son travail. «Je suis la ligne que je m’étais tracée, mais certains commentaires m’ont fait changer de direction. Là, il faut que je minimise un peu les interactions et que je me concentre si  je veux finir à temps.» Il n’hésite pas à rester après la fermeture et à empiéter sur ses journées de congé pour faire avancer son travail.

 

Mario Doucette s’affaire sur un tableau qui relate une histoire méconnue, soit l’utilisation des cris des oies pour tromper Wolfe qui prévoyait attaquer Baie-Saint-Paul sur sa route vers Québec. Wolfe, prenant les cris des oies pour ceux d’Amérindiens prêts à se battre, aurait préféré éviter l’affrontement et passer son chemin.

 

 

Le peintre acadien Mario Doucette apprécie son symposium. «Les gens sont super accueillants et sympathiques. Pour quelqu’un qui a l’habitude de travailler dans la solitude et le silence et à un certain rythme, les commentaires sont superbes », dit-il. Il se dit très à l’aise avec la thématique, lui dont les tableaux possèdent souvent une trame narrative claire, mais ne croit pas pouvoir mettre la touche finale à son oeuvre d’ici le 28 août…

Revenant tout juste d’une résidence d’artiste au Nunavik, l’artiste montréalaise Dominique Pétrin est quant à elle absolument ravie de voir tout ce monde circuler autour d’elle. «Pour moi, c’est facile le symposium! C’est le résultat d’une longue incubation et le début d’un cycle pour moi. Je suis arrivée avec un projet précis en tête et je travaille avec le matériel que j’avais déjà préparé», dit celle qui compose des tableaux en assemblant des parties de feuilles sérigraphiées au préalable. Les couleurs vives et les formes sont son matériau de prédilection. À terme, tous les murs de son atelier, qui en compte trois, seront couverts de motifs colorés. «C’est très chargé, les gens sont physiquement interpelés! J’aime cet aspect, l’énergie qui circule, le rythme! C’est la première fois que je fais une œuvre poussée comme celle-là!»

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