Mission en Afghanistan: «Je suis parti en étant incertain de revenir»—Guillaume Perron

14 août 2011
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La base de Masum Ghar

 

 

 

En participant à une mission militaire pendant huit mois en Afghanistan, le caporal Guillaume Perron ne s’imaginait vraiment pas au départ ce qui l’attendait au milieu des ces terres hostiles.

«Je ne pouvais pas penser que quelqu’un dans ce pays voulait ma mort», a résumé le jeune homme de 24 ans, domicilié à La Malbaie, garçon de Raymond Perron et de Carole Dufour.

Le caporal Perron, ingénieur de combat, figurait parmi les 2500 militaires canadiens qui furent en poste en Afghanistan afin de sécuriser la population locale contre le régime totalitaire des talibans.

Il s’est envolé pour la région de Kandahar au mois de novembre dernier et sa dangereuse mission a pris fin au milieu du mois de juillet 2011 :

 «Nous étions environ 120 ingénieurs de combat au sein de notre groupe pour sécuriser la fameuse route Hyena, la plus meurtrière durant la guerre contre les talibans. Cette voie est située à la lisière du Pakistan et notre rôle consistait à dénicher les bombes artisanales afin de permettre aux autres militaires de circuler en toute sécurité et en toute quiétude. Pour ma part, j’ai découvert une demi-douzaine de ces engins mortels qui furent à l’origine la cause d’un grand nombre de victimes des Forces Armées canadiennes au cours des dernières années», a-t-il raconté à son retour dans Charlevoix.

M. Perron, il l’avoue tout de go, a craint pour sa vie à la seconde où il a foulé le sol afghan. Durant sa mission, le sergent de son unité a eu le malheur de perdre une jambe à cause d’une bombe artisanale. Son véhicule a lui aussi essuyé les tirs des talibans :

«La peur nous gardait alerte, nous étions constamment aux aguets, a-t-il poursuivi. En revanche, je suis content d’avoir vécu cette expérience qui était au départ un défi personnel. Il n’y a pas grand monde sur la planète qui vit ce que mes compagnons et moi avons passé. Personne ne peut d’imaginer comment ça se passe sans l’avoir soi-même vécu. Avec le recul du temps, je l’avoue encore, je suis parti pour l’Afghanistan en n’étant pas sûr que j’allais revenir à la maison.»

Guillaume Perron et ses frères d’armes ont même été obligés d’accomplir leur boulot sous des températures dépassant le cap des 60 degrés Celsius :

«Il faut dire aussi que nous ne manquions de rien à l’intérieur de notre base avec toutes les commodités du monde occidental. Nos tentes étaient même équipées de climatiseurs pour dormir au frais. Je pense demander à mes supérieurs d’y retourner à l’automne 2012 avec la délégation canadienne pour doter l’armée afghane de meilleures techniques de combat et pour améliorer les infrastructures civiles», a conclu le militaire.

Après une couple de mois de repos bien mérité auprès des siens, le caporal Perron rejoindra son unité à la base de Valcartier, au mois de septembre, histoire de reprendre une vie quotidienne plus normale.

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