Une réouverture remarquée pour le MACBSP

27 juin 2011
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Après trois mois de fermeture, le Musée d’art contemporain marque un grand coup avec l’exposition «L’Art : un cadre de vie- L’univers de grands collectionneurs». Les œuvres d’artistes de renom dont Riopelle, Borduas, Pellan, Dallaire, Picasso, Mirò, Rebeyrolles ornent les murs de la salle Françoise-Labbé. De nouveaux éclairages ont d’ailleurs été installés dans cette grande salle.

L’équipe du MAC de Baie-Saint-Paul planche sur ce projet depuis deux ans. «Par cette exposition grandiose, nous voulons faire partager la passion de la collection et faire découvrir aux gens l’univers des collectionneurs, mentionne Jacques Saint-Gelais Tremblay. L’idée a commencé à germer lorsque je suis allé chez le Dr Patrice Drouin et que j’ai vu la guenon albinos (Trevor Gould) qui porte en elle les blessures de l’humanité. Ces œuvres font partie de nous-mêmes. C’est un partage collectif qui représente le patrimoine du Québec.»

Un total de 55 tableaux composent l’exposition «L’Art: un cadre de vie- L’univers du collectionneur» qui ornent les murs de la salle Françoise-Labbé et la salle multifonctionnelle.

Me Marc Bellemare, Dr Patrice et Andrée Drouin, Dr Yvon Tardif ainsi que Gilles Charest de Baie-Saint-Paul, propriétaire de la Galerie l’Harmattan et Art & Style, font partie des six collectionneurs de la Capitale-Nationale qui ont accepté de prêter leurs œuvres jusqu’au 10 octobre. Les deux autres collectionneurs ont choisi de demeurer anonymes.

Pour cette exposition qui contient un total de 55 oeuvres, M. Saint-Gelais a fait appel au commissaire Michel Martin, qui a été conservateur de l’art contemporain au Musée national des Beaux-arts de Québec pendant 30 ans. «Nous avons eu un accueil extraordinaire des collectionneurs, qui se sont montrés très à l’écoute et disponibles. J’ai choisi les œuvres avec lesquelles les gens vivent et celles qui reflètent les préoccupations actuelles. Tout le monde, peu importe leurs connaissances en art, peut trouver un intérêt dans cette exposition.»

Les collectionneurs ont aussi appris à apprivoiser l’art. Pour le Dr Drouin et sa femme, leurs œuvres et ce qu’elles représentent ont une grande importance. «La guenon albinos représente la difficulté d’être différent. L’animal albinos est oublié par les autres, explique M. Drouin. Il souffre intérieurement et pour accentuer cette blessure que la vie lui a donné l’artiste a fait un trou dans la sculpture. C’est une attitude de résignation de l’animal humanisé. Chez moi, cette œuvre fait face au tableau de Zhou Tiehai (Le Portrait de Louise O’Murphy) où l’on voit un lit en désordre et on se doute qui s’est passé quelque chose. Le personnage a un corps d’humain et une tête de chameau, ce qui représente l’humain animalisé. Le contraste entre les deux œuvres est intéressant.»

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