La grand’messe à Miron

Par Emelie Bernier 13 juin 2011
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Ils étaient beaux, les 12 hommes rapaillés, dans leurs habits du dimanche en ce samedi soir béni. Tout petits, mais si grands au milieu de l’arche semée d’angle de l’église de Tadoussac, ils ont livré les mots de Miron enrubannés de mélopées comme des offrandes. Les fidèles n’ont eu qu’à recevoir l’immense cadeau, le cœur en feu ainsi que lors des plus belles révélations.

 

 

 

Daniel Lavoie était entièrement à la hauteur du défi des mots de Miron. (crédit photo: Michel Pinault)

 

Avec Flynn, Corcoran, Perreau, Rivard, Séguin  et les autres comme prédicateurs, comment ne pas ressentir l’illumination? Sur des musiques signées Gilles Bélanger et des arrangements de Louis-Jean Cormier, les mots de Miron trouvent enfin l’élan qu’il leur fallait pour toucher les masses, ce que la poésie ne parvient pas toujours à faire.

Le pari était grand. Transformer le lieu de culte en salle de spectacle, sans le dénaturer, en mettant à profit  cette enceinte où le son s’envole librement aura été le plus grand « flash » de l’équipe du festival. Jeudi, Chloé Sainte-Marie a inversé le cours de l’histoire, chantant les grands deuils des premiers humains de notre Nord, leurs blessures. L’écouter ici conter avec la passion qu’on lui connaît l’enfance autochtone, déchirée par l’Église, avait quelque chose de très paradoxal et d’éminemment émouvant.

 

Paul Piché, qui assurait l’office du vendredi soir,  a ravi l’assistance. Ses grands succès, revisités avec une fougue contagieuse, auront redonné la foi en son talent aux rares païens qui l’avaient perdue au détour des années…

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