Les citoyens disent non aux développements en montagne

11 août 2010
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Deux projets soumis à la ville de Baie-Saint-Paul, qui totalisent 120 terrains en montagne, ont été littéralement rejetés par la population. Mais devant une assemblée remplie à craquer, le conseil a quand même adopté les plans d’aménagement d’ensemble soumis par les promoteurs.

Les deux projets pourraient représenter, une fois complétée, un parc immobilier de type villégiature en montagne de près de 80 millions $. Il s’agit des projets du Domaine Charlevoix et du Cap-aux-Corbeaux Sud, tous deux situés au sud de la route 362, entre Baie-Saint-Paul et Les Éboulements.

Mais les citoyens ont été nombreux à s’objecter aux ambitions de la ville de se voir réaliser ses projets. « Ce n’est pas un bon deal pour les citoyens, estime François Lessard. Ses projets cherchent à satisfaire la soif insatiable des promoteurs plutôt que de régler le problème criant d’accès à la propriété pour les familles. On est face à du développement haut de gamme ».

Le maire Jean Fortin a bien tenté de défendre les projets. «Nous savons qu’il y a un problème d’accès à la propriété. Le conseil continue d’y travailler, mais c’est complexe. Je le redis. Une municipalité, ça vit du foncier. C’est bassement fiscal, mais c’est la réalité», disait-il.

De fait, il s’agit de terrains de 4000 à 6000 mètres carrés. Les maisons visées varient entre 300 000 $ et 500 000 $. « Plus il y a des gens riches dans une région, plus il est difficile pour les gens ordinaires d’y demeurer », ajoute Jean-François Mellon.

 « Comment se fait-il que des projets spéculatifs se font au détriment de l’intérêt collectif? Ça s’appelle de la gentrification. Les bourgeois s’installent et le peuple s’en va. C’est désolant, on devient un Tremblant », a lancé Julie Richard.

Le maire Jean Fortin a réagi. « Je ne partage pas votre vision apocalyptique. Faut pas charrier, on ne fait pas un projet sur le dos du monde », a-t-il dit. Plus tard, en entrevue, il admettra être d’accord avec certains éléments entendus en consultation publique, mais sans changer son opinion favorable aux deux projets.

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