Le passage d’Anne Sylvestre

Par Emelie Bernier 14 juin 2010
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Quand Anne Sylvestre entonne Les gens qui doutent devant une salle muette d’admiration, le temps retient son souffle et on peut presque entendre les cœurs battre. De moments magiques comme ceux-là, le Festival de la chanson de Tadoussac en est tissé depuis 27 ans. Cette année ne fait pas exception.

 

Anne Sylvestre aura beaucoup aimé Tadoussac, elle qui a choisi d’y baptiser son nouveau spectacle, Au plaisir. «Autant en France qu’ici,  j’aime découvrir ce qui se passe chez les auteurs qui commencent. Ils ont une écriture différente, particulière. Si je débutais aujourd’hui, j’écrirais différemment, j’écrirais autre chose », confie la dame aux 300 chansons-chefs-d’œuvre.

 

 Des artistes entendus, elle retient le nom de Manu Galure, celui de Mathieu Lippé, un slammeur-conteur-jongleur de mots particulièrement adroit, selon elle. « Ce que j’apprécie, c’est qu’en jonglant avec les mots, il arrive à trouver le sens, à exprimer des idées », constate celle qui est passée maître dans cet art du dire.

 

 

Anne Sylvestre, qui a célébré ses 50 ans de carrière est heureuse d’avoir accepté l’invitation du festival. Il faut dire qu’on la courtise depuis de nombreuses années. Seule date de sa « tournée » québécoise, son passage au Festival est un moment qu’elle savoure, s’abreuvant à cette marée de musique avec bonheur « Je les remercie d’avoir insisté », rigole celle qui s’étonne candidement de l’amour que lui porte les Québécois. «C’est un plaisir, une fête, de chanter. Mais c’est un travail et je ne sais faire que ça. Ici, il y a une attente, une certaine appréhension. La barre est haute », confiait-elle quelques heures avant son spectacle.

 

 

Dans sa vareuse sombre,  vaporeuse, elle s’est avancé comme une petite fille, le cheveu rouge, le sourire tendre tendre. Dès les premières notes du premier titre,  La femme du vent, Anne Sylvestre a lié un fil entre elle et les cœurs des quelque 300 personnes présentes. Généreuse, elle a offert en rappel quelques uns de ses plus beaux titres. Les gens qui doutent, Le lac Saint-Sébastien, dédiée à son amie Hélène Pedneault dans un moment d’émotion palpable. Le fantôme de Pauline Julien n’était pas loin. Avec comme ultime cadeau une version de L’âme à la tendresse, Dame Anne a achevé un public déjà sur les genoux, dans le sens le plus beau du monde. Conquis.

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