«Il y a de la place, prenez-là…»

Par Eric Maltais 5:21 PM - 19 octobre 2016
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Les femmes occupent plus de 50% de la population et elles fréquentent dans une plus forte proportion les institutions d’enseignement collégial et universitaire que les hommes. En 2012-2013, les filles décrochaient de l’école secondaire dans une proportion de moins de 12% alors que cette statistique se situait à près de 19% chez les garçons. Pourtant, leur représentativité au sein de milieu des affaires demeure bien loin d’une parité avec les hommes.
« Il y a de place. Prenez-là ! » Voilà tout bonnement le message que lance Johanne Côté, directrice générale de la Chambre de commerce de Charlevoix, dont l’organisation suit la tendance nationale au niveau de la représentativité. Ainsi, les trois emplois du personnel administratif sont occupés par des femmes alors que le conseil d’administration, là où se prennent les décisions, se compose de 11 hommes sur 15. Deux propriétaires d’entreprises, Marie-Josée Lavoie, de Ma Boutique Mon Style, et Véronique Simard, de Simard-Sheehy, arpenteurs-géomètres, et deux directrices, Manon Lavoie, chez Océan, et Geneviève Blais, chez Desjardins Entreprises, occupent les sièges. Leur contribution est inestimable mais dans un monde idéal, elles devraient être plus nombreuses.

«Les femmes performent au niveau de leur scolarisation et elles prennent de plus en plus leur place. Les clivages hommes-femmes sont moins perceptibles, les différences plus subtiles. Je pense qu’il devrait y avoir plus de femmes en affaires considérant qu’elles possèdent une excellente vision d’ensemble et un souci du détail qui les sert bien»

La directrice va plus loin en ajoutant qu’au-delà de leur implication en regard aux affaires, il y a encore un écart marqué entre les hommes et les femmes en 2016 notamment au niveau de la rémunération et l’implication au niveau du processus décisionnel : « On est nettement moins présente si on se fie à notre faible représentation au niveau des conseils d’administration des grandes entreprises, alors que nous représentons seulement entre 20 et 25% des sièges ».
Mme Côté affirme aussi que les femmes doivent vivre dans leur temps : « Nous devons beaucoup à des femmes comme Thérèse Casgrain pour les batailles qu’elles ont menées pour nous. Il faut afficher un féminisme aux couleurs différentes du passé parce que la société évolue. Mais nous avons besoin de faire valoir nos droits pour poursuivre l’amélioration de la situation économique des femmes, pour la parité, par solidarité et pour l’égalité de la représentativité ».
Au sujet des actions gouvernementales, Mme Côté estime que des gestes significatifs ont été posés comme l’implantation du réseau des garderies ou encore les congés parentaux qui permettent aux pères de veiller sur leurs enfants afin de permettre aux mères de poursuivre leurs actions. « Mais nous avons besoin d’une vraie politique familiale pour faciliter le retour des femmes au travail après des congés de maternité. Sinon, la réintégration sera toujours difficile », ajoute-t-elle.
La percée des femmes dans le domaine des relations humaines est significative : médecine, sciences humaines, notariat, droit, soit l’ensemble des métiers d’aide en relation avec les gens. «Mais, je ne crois pas que nous sommes moins portées vers les affaires. Plusieurs de nos Charlevoisiennes sont de vraies battantes. Qu’on pense à Line Girard dans le domaine de la restauration ou encore Lucie Cadieux dans le milieu agricole qui mènent leur entreprise à bout de bras, à force de courage », a-t-elle conclu, pour imager la réussite de femmes d’affaires de chez nous.
Tout près d’elle, Mme Côté pourrait aussi faire un clin d’œil à Julie Tremblay, gestionnaire du projet Connexion compétences à la Chambre de commerce. Elle vient justement de se lancer en affaires en faisant l’acquisition du fonds de commerce de Belles & Bum, à La Malbaie, en compagnie de son conjoint Éric Tremblay. Voilà de la relève féminine en affaires…
 

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