27 avril 2024
Les prévisions budgétaires de la MRC de Charlevoix-Est passeront de 9,5 M $ à 9,7 M $, soit une augmentation qui semble assez raisonnable à 2%. Mais il faut savoir que près de 800 000 $ sont puissé à même les surplus accumulés pour équilibrer le tout.
Si la tendance se maintient, avec un budget identique en 2018, les maires auront épuisé le surplus accumulé et la seule façon d’équilibrer les dépenses sera de procéder à l’augmentation des quotes-parts des municipalités. Questionné à savoir s’il n’aurait pas été préférable de commencer dès 2017 à revoir la participation des municipalités, Sylvain Tremblay, maire de Saint-Siméon et préfet de la MRC, se dit conscient de cette réalité, mais confirme que la volonté des maires était de laisser un sursis aux contribuables encore un an. Dans un contexte d’année électorale (les élections auront lieu en novembre prochain), il est de bon aloi de démontrer une certaine stabilité. Aux dernières nouvelles, tous les maires en poste se représenteront, sauf Mélissa Girard, directrice de CIHO.
Depuis 2012, les maires diminuent les quotes-parts. À titre d’exemple, Baie-Sainte-Catherine a vu sa participation passer de 88 042 $ à 70 094 $, soit une baisse de 20%. À La Malbaie, la quote-part a fondu de près de 300 000 $ en 6 ans, passant de 2 388 946 $ à 2 091 943 $, une baisse de 13%. Au total, les municipalités ont baissé leur financement de 4 456 872 $ à 3 943 423 $, un manque à gagner de près de 514 000 $, soit un écart approximatif de 12%.
Pour les plus petites municipalités, en 2018 la facture sera difficile à avaler si la MRC veut se donner une certaine marge de manœuvre pour ses activités. L’ensemble des municipalités vivent une décroissance démographique, donc elles ont moins de contribuables pour absorber les frais, et un coût de la vie indexé annuellement. Les choix deviendront compliqués pour certains.
« Nous faisons tout ce que nous pouvons pour améliorer les conditions de vie de nos citoyens sans augmenter les frais, mais tous les gens qui se font couper viennent nous voir et nous en demandent tous plus. À titre d’exemple, la taxe foncière est plus chère à Saint-Siméon qu’à Sainte-Foy. Ce n’est pas normal. C’est pour cela que mon défi pour la prochaine année est de frapper sur le clou de la démographie. C’est un défi majeur pour l’ensemble de Charlevoix », explique M. Tremblay.
La seconde mesure annoncée qui changera les habitudes des gens sera de mettre en place la structure pour l’implantation du bac brun dans Charlevoix-Est dès 2018. « Pour nous, cet ajout nous permettra de prolonger la durée de vie de notre site d’enfouissement. Nous avons investi plus de 2 M $ au cours des dernières années afin de régulariser notre situation en environnement. Nous avons investi dans des écocentres de qualité. Nous sommes fiers de nos réalisations et cette action nous permettra de rencontrer les obligations du gouvernement », explique le préfet.
Parmi les dossiers régionaux, le conseil des maires a dégagé un consensus autour du projet du Havre à Pointe-au-Pic, dans lequel sera investi 100 000 $, du Pavillon Hubert Reeves de La Malbaie, dont les développements restent à venir, de la pointe aux Alouettes, dont la MRC pourrait obtenir la gestion en 2017, et de l’ouverture hivernale du parc national des Hautes-Gorges.
Mission Développement Charlevoix (MDC)
Cet organisme a fait davantage jaser au sujet de sa relocalisation, qui pourrait s’effectuer avec un budget de plus d’un million de dollars. Il y a unanimité depuis que le maire de La Malbaie, Michel Couturier, s’est rallié. Ce dossier est toujours très contesté dans le milieu. Bon nombre d’observateurs attendent de prendre connaissance du bilan de la dernière année de MDC avant de s’engager sur la question. Pour le préfet, 2016 aura permis de restructurer l’organisation, de définir les paramètres de développement et surtout, de consolider des entreprises en difficulté. Les ententes reliées aux différents fonds de développement ont aussi été revisées.
