La course

Véronique Hivon est la première à avoir officialisé sa candidature à la direction du Parti québécois en relève à Pierre-Karl Péladeau. C’était un des secrets les moins bien gardés en province.  

La députée de Joliette propose de réinventer sa formation, mais marche dans les pas de plusieurs ex-chefs du PQ lorsqu’on lui parle du calendrier référendaire. « Chaque fois qu’on va me parler de référendum, je vais vous parler de souveraineté. Je pense qu’il est temps qu’on parle du projet et pas de mécanique et de dates sur le calendrier », rapportait le journal Le Soleil. 

Voilà exactement ce que les électeurs veulent savoir.  Si vous devenez chef et que votre parti prend le pouvoir,  le référendum se tiendra-t-il durant votre mandat?  Si vous voulez donner un élan à l’option souverainiste, la première chose à faire serait d’être claire sur le point. Même si le nombre de « purs et durs » diminue, il en reste assez pour donner la victoire à celui ou à celle qui saura les séduire. 

Le président local de l’association péquiste de Charlevoix–Côte-de-Beaupré réclamait, dans Le Charlevoisien de la semaine dernière, du  prochain chef qu’il soit clair avec la tenue ou pas d’un référendum avant le déclenchement de la prochaine élection.  

Alexandre Cloutier, qui lui aussi tente de garder un secret éventé, va assurément vouloir en tirer avantage des propos de son « amie » Véronique Hivon. J’ai hâte de l’entendre confirmer qu’il tentera sa chance de devenir le chef du PQ pour une deuxième fois. Sa seconde place à la récente course a sans doute accéléré sa réflexion.  

Déjà, il y a fort à parier que la famille occupera une place importante dans cette course. Personnellement, j’espère que le départ de PKP allumera un vrai débat sur la question. Je ne crois pas que la présence d’un député à un souper le samedi soir fasse vendre plus de billets à un organisme. À la limite, un ministre, et encore, tout dépend du poste qu’il occupe, peut stimuler la vente. 

Je ne m’attends pas à ce que ma députée assiste à tous les événements sociaux. Son travail est d’aider les gens mal pris à s’en sortir, les compagnies à prospérer et les municipalités à obtenir de l’aide adéquate. Le reste, c’est du show-business et pour cela, Facebook ouvre toute grande sa toile pour le film dont vous êtes la vedette.  

Si la course à la direction du PQ permet d’améliorer la « vie » des députés, Véronique Hivon aura atteint un objectif encore plus noble que celui de réinventer le PQ.

Des arguments de poids

Les Transporteurs en vrac de Charlevoix ont envahi les rues lundi. C’était une opération de visibilité nationale pour eux et les 125 députés de l’Assemblée nationale.  

Orchestrée par l’Association nationale des camionneurs artisans inc., la campagne est surprenante. 80% des entreprises sondées par le ministère des Transports du Québec sont satisfaites de leurs services. Je comprends mal pourquoi Québec voudrait revoir ce qui marche bien. Les 20 % qui ne se sont pas déclarés satisfaits sont-ils si pesants que ça? Pourquoi le ministre des Transports n’est-il pas allé au congrès de l’ANCAI? Pourquoi les camionneurs demandent-ils, même après la Commission Charbonneau, que cesse le courtage illégal sur les chantiers?  

C’étaient suffisamment de questions pour intéresser plus de 70 camionneurs de Charlevoix qui sont montés dans leurs douze roues afin de défiler devant le bureau de Caroline Simard. Ce moyen de pression n’est pas passé inaperçu, mais les camionneurs n’ont écœuré personne pour se faire entendre. Ça surprend toujours un peu un défilé de poids lourd sur la rue St-Jean-Baptiste, mais l’objectif a été atteint. Un moyen de pression qui ne dérange pas, ça s’appelle du vent…

C’est tout un métier que celui de camionneur. Ce l’est encore plus quand celui qui s’installe derrière le volant est aussi le propriétaire. Charlevoix ne croule pas sous les grands projets. Quand un contrat «sort», tous les espoirs sont permis. C’est important qu’une région puisse faire travailler le maximum de son monde. Avec de bonnes conditions, c’est encore mieux…