Un nouveau départ

Par Jean-François Néron 3:00 PM - 24 avril 2024
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Jean-François se considère privilégié d’avoir assister au développement de sa région, comme la naissance du parc national des Hautes-Gorges-de-la-Rivière-Malbaie. © SEPAQ Crédit Photo : Steve Deschênes | HGO – Parc national des Hautes-Gorges-de-la-Rivière-Malbaie |

Je me souviens de l’effervescence qui régnait en mars 1996 avec Guy Charlebois, Charles Warren, aujourd’hui décédé, et Sylvain Desmeules, actuel éditeur du Charlevoisien. Je participais comme jeune journaliste au début d’une grande aventure qui se poursuit 28 ans plus tard. 

(NDLR: dans le cadre de la parution de la dernière édition “papier” du Charlevoisien, nous avons demandé à une poignée de collaborateurs de partager avec nos lecteurs quelques souvenirs de leur passage dans l’équipe.)

Votre hebdo est né d’un pari un peu fou, dans un contexte difficile de concurrence avec le Journal Le Plein-Jour. Ce qui l’a fait grandir, c’est la volonté de ses fondateurs d’offrir à la population de Charlevoix une information riche, variée et pertinente. Celle qu’eux seuls savaient pouvoir livrer.

Je pourrais noircir bien des pages à raconter mes souvenirs. Les heures passées à couvrir les conseils municipaux. Les appels urgents pour se rendre sur les lieux d’un fait divers. Les longs et nombreux déplacements sur un territoire immense. Les fins de semaine sacrifiées pour rapporter les derniers résultats sportifs ou relater les événements culturels et communautaires. 

Mais à quoi bon ressasser le passé quand nous avons collectivement l’obligation de nous tourner vers l’avenir? Vous tenez entre les mains le témoin d’une époque révolue. Je parle du contenant, pas du contenu. Parce que la fin du papier, ce n’est pas la fin de l’information.

J’ai vécu en 2020 la disparition du papier en semaine au journal Le Soleil alors que j’y étais journaliste et président de la Coop. Une décision accélérée par la pandémie, mais inévitable à court terme en raison de l’effondrement du modèle d’affaires traditionnel basé sur la publicité. Aucun média n’y échappe à l’échelle mondiale.

Les entreprises de presse doivent s’adapter à la nouvelle réalité imposée par les géants du web. Le Charlevoisien doit lui aussi faire un autre pari un peu fou. Cette fois, en devenant 100 % numérique, toujours guidé par la volonté d’offrir à la population une information de qualité. 

La situation des hebdos régionaux est particulière et sensible puisqu’ils sont parmi les seuls à offrir une information de proximité. Sans votre hebdo, Charlevoix pourrait devenir un désert médiatique. Le Charlevoisien porte un regard d’ici sur les gens d’ici. C’est précieux et nécessaire. Surtout en cette ère de désinformation et de mésinformation.

Le droit à l’information est un pilier de notre démocratie. Une information professionnelle, vérifiée, juste et équitable permet à la population de faire des choix éclairés. Les artisans du Charlevoisien vous procurent cet outil, quel que soit son moyen de diffusion.

Ne vous fiez pas aux médias nationaux ou à votre voisinage pour vous informer ” au quotidien ” des enjeux et des événements de votre région. Sur le web, Dave, Lisianne, Émélie, Jean-Baptiste et toute l’équipe du Charlevoisien, dirigée par Sylvain, demeurent les personnes de confiance pour rapporter, analyser et décrypter l’information. 

Encore faut-il leur en donner les moyens. Je vous invite à poursuivre votre engagement envers votre média local, comme lecteur et comme contributeur. Je vous convie à poursuivre cette tradition d’information implantée depuis bientôt 30 ans. Vous le faites pour vous, avant tout.

Longue vie à “Votre média qui informe”.

Jean-François Néron a été journaliste au Charlevoisien de 1996 à 2002, puis journaliste au quotidien Le Soleil jusqu’en 2021.

QUESTIONNAIRE 

Entrée en poste : 1996

Départ : 2002

Poste : Journaliste

Que faites-vous aujourd’hui?

“Conseiller en communication à l’Université Laval.”

Quelle nouvelle, parmi toutes celles que vous avez couvertes, vous a le plus marqué?

“L’accident d’autobus des Éboulements.”

Quelle a été la plus difficile à couvrir?

“Un accident mortel qui impliquait une amie proche.”

Quel est votre plus beau souvenir de vos années au sein de l’équipe du Charlevoisien? 

“Une impression d’ensemble plus qu’un souvenir est d’avoir été le témoin privilégié de l’évolution sociale et économique de ma région, comme la création du parc des Hautes-Gorges, le développement du Massif et la naissance de l’écosystème agroalimentaire qui met en vedette les réputés produits du terroir…”

Avez-vous un mot à dire à nos lecteurs?

“Soyez là pour votre média comme votre média l’est pour vous!”

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