Journée “relaxe” au bureau

Par Dave Kidd 5:00 AM - 25 mars 2024
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Deux télécabines remplies de skieurs tombent, une autre menace de s’écrouler au sol, la station de ski est bondée, les policiers sont un peu dépassés, les pompiers ont de la misère à s’organiser adéquatement, le directeur de la patrouille « capote », des parents angoissés débarquent et les médias sont enragés.

C’est le scénario catastrophe auquel devaient faire face des superviseurs de la Coopérative des techniciens ambulanciers du Québec, réunis dans Charlevoix dans le cadre d’un colloque qui s’est déroulé sur deux séquences de deux jours au Petit Manoir du Casino de La Malbaie.

Cet exercice de table amplifie les problèmes parce qu’ils surviennent beaucoup plus rapidement qu’en temps réel. Et dans la réalité, aucun directeur incendie n’aurait soumis l’idée d’envoyer le camion-échelle sous la télécabine pour faire une évacuation!!!

Pour ajouter encore plus de pression, de faux appels entraient et devaient être gérés par le superviseur qui en avait déjà plein les bras. Pour reprendre l’expression utilisée dans la rétroaction par les paramédics testés : la bande passante était plus que saturée.

Le Service de sécurité incendie de La Malbaie et des policiers de Charlevoix-Est ont participé a l’exercice.

La simulation a été élaborée par des aspirants superviseurs de la CTAQ durant une formation. Érick Tremblay, enseignement au collège de Shawinigan, a adapté le scénario à notre région. C’est la gestion de l’intervention dans sa globalité qui était validée.  

Les participants au premier exercice.

« On teste la résilience opérationnelle et les réactions aux changements dans le déroulement d’une situation. Ce qu’on a observé, c’est que les quatre ont réussi en empruntant des chemins différents. Au final, les patients ont été conduits à l’hôpital », résume-t-il.

Ce ne sont pas les superviseurs les plus expérimentés qui ont été plongés dans cette catastrophe. Eux observaient et prenaient des notes pour ensuite bonifier ce qui avait été fait.

Maïté Tanguay a eu un rôle plus facile dans la seconde phase.

On a envoyé dans la mêlée des plus jeunes. Parmi eux, un l’était depuis trois ans et deux autres n’avaient même pas un an d’expérience ensemble. C’était le cas de Maïté Tanguay qui travaille dans notre région. « C’était impressionnant. Je suis nouvelle. Ça a été toute une expérience très formatrice. Même si j’ai organisé une partie du colloque, j’ai été tenue à l’écart de l’exercice, histoire de me faire profiter pleinement de ma journée sans doute », dit-elle en rigolant.

Le groupe de la seconde phase du colloque.

Frédéric Guérin, directeur régional dans Charlevoix, estime que ce colloque de formation permet d’atteindre plusieurs objectifs. « Les simulations sont de la formation continue. Les superviseurs n’ont pas souvent l’occasion de se voir et d’échanger sur les bonnes pratiques entre eux. Ça raffermit aussi les liens. Les gens ont besoin de ce genre d’activité pour s’améliorer. C’est tout nouveau ici, la supervision. Le partage d’expériences est intéressant pour ceux qui débutent, notamment », dit-il.

Le colloque s’est tenu en deux parties. Afin d’ajouter un peu de pression, le directeur général de la CTAQ, Sylvain Déry (à gauche) a assisté aux deux derniers exercices. On lui avait même confié le rôle du directeur du centre de ski où se déroulait la catastrophe fictive.

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