IRM : Marie-Andrée Girard déplore la condescendance et l’opacité

Par Dave Kidd 12:53 PM - 19 septembre 2023
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Jean Lajoie et Marie-Andrée Girard ont été très actifs dans le dossier de l’IRM. Photo archive

À moins de recevoir des appuis politiques locaux ou d’ailleurs importants, Marie-Andrée Girard cessera la mobilisation pour convaincre le ministre de la Santé et des Services sociaux d’installer un appareil d’imagerie de résonance magnétique fixe à l’hôpital de La Malbaie.

Dans une longue lettre ouverte envoyée aux médias, celle qui était à la tête d’un mouvement citoyen plaidant l’équité entre les hôpitaux de la région déplore « la condescendance et l’opacité envers les usagers des régions ».

Marie-Andrée Girard a reçu une réponse du ministre Christian Dubé à sa pétition signée par des milliers de personnes souhaitant une IRM fixe.

« Le CIUSSS de la Capitale-Nationale a privilégié l’option d’une IRM mobile », écrit-il. « Positionner une IRM mobile permet non seulement de bien desservir l’ensemble de la population, mais fait bénéficier l’ensemble de la région des avantages reliés au positionnement de chaque site hospitalier. En plus d’être un avantage pour les usagers », poursuit-il. « Cela permet aux milieux hospitaliers d’être plus attractifs, entre autres pour les médecins. Un comité formé de nombreux médecins travaillant autant à l’hôpital de Baie-Saint-Paul qu’à l’hôpital de La Malbaie s’est d’ailleurs positionné en faveur d’un appareil d’IRM mobile », reprend la citoyenne dans sa lettre.

« Donc, on doit comprendre qu’il n’y a point de salut en dehors de la position du CIUSSS de la Capitale-Nationale et de l’opinion de certains médecins des hôpitaux de Baie-Saint-Paul et de La Malbaie. Or, les déclarations du ministre trahissent une étonnante absence de faits et d’explications provenant d’étude ou d’analyse sur les besoins diagnostiques réels de la population, et sur le bilan réel des IRMS mobiles à travers le Québec », continue Marie-Andrée Girard.

La leader du mouvement a maintes fois souligné la difficulté d’avoir des données et déploré le refus de la part du CIUSSS de faire réaliser une étude par une firme indépendante. Elle aurait bien aimé que le CIUSSS agisse comme le CISSS de Chaudière-Appalaches ou l’option d’une IRM mobile a été analysée . L’analyse de leur ingénieur expert en biomédical a soulevé de nombreux problèmes. Les coûts d’opération d’un appareil mobile s’avèrent souvent plus dispendieux que ceux d’un appareil fixe. La mobilité de l’appareil pourrait également réduire le nombre d’heures d’opération de l’appareil par semaine par rapport à un appareil fixe. Les coûts de formation du personnel sont élevés et l’accessibilité des techniciens spécialisés en résonance magnétique pourrait devenir difficile puisqu’ils devront être répartis sur le territoire », cite-t-elle les hôpitaux participants. L’accessibilité des radiologistes

«  Autre élément troublant, aucun employé du service d’imagerie médicale ou de personne indépendante  ne siégeait sur ledit comité. Difficile donc, d’avoir l’heure juste. Il aurait été intéressant de comparer les conclusions du comité de Charlevoix avec celles d’un des rares documents rendus publics traitant des pour et des contres des IRM mobiles », continue-t-elle.

« Ça fonctionne en Gaspésie », nous dit la députée de Charlevoix. Or, où est l’étude qui permet de vérifier le pour et le contre de l’expérience gaspésienne ? Est-ce le début d’une nouvelle politique où les services de santé vont se promener en camion ou en bateau dans les régions éloignées ? », écrit-elle aussi.

Marie-Andrée Girard termine sa lettre en se demandant si le ministre Dubé ne compte pas sur le privé pour l’implantation d’un appareil d’IRM dans la région. « Se questionner sur les besoins en santé de la population n’est pourtant pas inutile bien au contraire. Cela permet de planifier adéquatement les besoins en effectifs médicaux. Ça permet également de vérifier si une nouvelle clinique privée, comme celle que la Cie Medway veut implanter à La Malbaie, ne risque pas de cannibaliser un réseau de la santé publique en manque de personnel. À moins bien sûr que le ministre ne compte encore sur le privé pour doter Charlevoix d’un vrai service d’IRM », demande-t-elle.

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