Gabrielle Coulombe a perdu sa meilleure amie il y a sept ans. Elle s’appelait Simone, elle avait 95 ans, c’était sa grand-mère. Comme une façon de vivre son deuil, la jeune Charlevoisienne est partie à la rencontre de personnes aînées pour « recueillir » leurs récits, qu’elle nous partage dans son premier livre, Simone et tous les autres.
« Je suis intervenante sociale avec une spécialisation en gérontologie sociale. Les aînés puis l’écriture, ça fait partie de ma vie depuis que je suis toute petite », affirme l’auteure. « J’ai été plongée dans la marmite de l’intergénérationnel dès ma naissance! »
Cette affection pour les personnes âgées est intimement liée à la personnalité de Gabrielle Coulombe. « Comme jeune personne, j’ai toujours cherché un sens. Puis je me disais : ces gens-là, ça fait 70 ans qu’ils sont dans la vie. Ils connaissent l’existence, puis moi ça me rassurait. Puis nous, comme jeunes, on apporte beaucoup aussi aux aînés. »
Le décès de sa grand-mère, en 2016, a provoqué une crise existentielle chez la jeune femme. « Je suis partie sur le fly, avec mon sac à dos. Je ne savais pas comment vivre ce deuil-là. J’ai commencé à rencontrer des personnes âgées, mais vraiment à tout hasard. Je n’avais même pas l’intention de faire un livre. Je pense que, inconsciemment, je voulais faire revivre ma grand-mère à travers ces rencontres-là. »
L’auteure constate alors qu’il y a des résonnances entre son vécu avec sa grand-mère et celui des personnes croisées. « J’avais mes carnets de voyage dans lesquels j’écrivais à ma grand-mère. Pour moi, ça a été ma thérapie de deuil. En feuilletant ça, en me rendant compte de la richesse que j’avais d’avoir rencontré autant de personnes âgées, j’ai fait : il faudrait que je fasse un livre avec ça. »
Une vingtaine de récits plus tard, où quelques personnes aînées de Charlevoix y trouvent d’ailleurs leur voix, Gabrielle Coulombe ressort enrichie de son expérience. « Les personnes les plus marquantes de notre parcours sont parfois des personnes de passage. »
Le réalisateur Fernand Dansereau a signé la préface du livre, qu’il décrit comme « un chant d’accueil, d’écoute et finalement d’affection pour une cohorte de fabuleux personnages ».
Si par ce recueil, Gabrielle Coulombe rappelle « la richesse et l’importance des liens intergénérationnels dans une ère où ils sont de plus en plus fragilisés », elle passe aussi de la parole aux actes en s’impliquant comme porte-parole d’Intergénérations Québec, un organisme qui favorise le rapprochement entre les générations.
