Frédéric, notre ami à tous

Par Michel Paul Côté 9:33 AM - 27 juin 2023
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Facilement reconnaissable lorsqu’il se montre, la demi-lune blanche est la caractéristique unique de ce bruant. Notez le point jaune à l’avant de l’oeuf, plus facilement observable aux jumelles. Photo Michel Paul Côté

Si il y a un chant d’oiseau que tout le monde reconnaît facilement, c’est bien celui du bruant à gorge blanche.

Ça ne vous dit rien ? Et si je vous dis: « Où es-tu, Frédéric, Frédéric Frédéric. » Voila, vous le reconnaissez immédiatement. En fait, il ne s’agit pas de l’onomatopée utilisée par les générations antérieures d’observateurs.… Il s’agit de « Cache ton c.., Frédéric, Frédéric, Frédéric…» Mais bon, c’est votre choix…

Très jeune, nos parents nous ont appris à reconnaître ce chant sans cesse répété par un oiseau qu’on observe difficilement à cause du feuillage dans les arbres. Effectivement, c’est un oiseau qui passe son temps en forêt. Il arrive chez nous au printemps et nous quitte à la fin de l’été.

On le retrouve partout au Canada, sauf à l’Ouest des Rocheuses. Il habite tout le Québec, jusqu’à la forêt septentrionale et la taïga. C’est un oiseau emblématique  de la forêt canadienne.

Même si certains experts estiment que la population a diminué de 50% depuis 25 ans dans certaines régions situées au Sud de son aire de dispersion, l’espèce demeure abondante en Amérique du Nord. Environ 140 millions d’individus. Au Québec, il est moins abondant dans le Sud de la vallée du St-Laurent, dans les grandes plaines et les érablières, préférant la forêt nordique.

Ce qui le distingue des autres bruants, c’est la demi-lune blanche qu’il porte sous le menton. C’est unique à ce bruant, ce qui rend l’identification facile, une fois l’oiseau bien en vue.  Sa poitrine est grisâtre, la tête striée de blanc, et il porte un point jaune entre le bec et l’oeil.

Il s’agit d’un robuste bruant, qui passe une grande partie de son temps dans les taillis. Il niche au sol ou sur des arbustes bas. Son plumage brun le camoufle parfaitement pendant la belle saison. Il se nourrit d’insectes, de baies sauvages, de bourgeons et de graines nuisibles. Il arrive chez nous début mai, et nous quitte pour le Sud des États Unis à l’automne.

Le bruant à gorge blanche pond 4 à 6 œufs. La femelle va couver pendant environ 13 jours. Les oisillons demeureront 12 jours au nid. Il arrive que le couple produise 2 couvées par saison, mais c’est plus fréquent au Sud de la province, là où la saison chaude est plus longue.

Il chante beaucoup en début et en fin de journée, bien qu’ on puisse l’entendre à tout moment. 

Lors de chaudes journées d’été, alors qu’il y a beaucoup d’humidité dans l’air, il sera particulièrement vocal au crépuscule.

L’oiseau est curieux. Il répond souvent à l’observateur qui imite son champ, et peut même à l’occasion s’approcher pour mieux voir l’intru au chant bizarre que vous êtes.

Le son aigu émis par l’observateur qui «embrasse le dessus de sa main» est également un bon moyen de l’attirer. C’est vrai pour bien des espèces d’ailleurs, car ce son ressemble aux cris de détresse émis par les oisillons lorsqu’ils appellent les parents. Évidemment, il ne faut pas abuser de cet appel. Je vous annonce qu’en présence d’inconnus, embrasser bruyamment le dessus de sa main est parfois mal vu….

En période de migration, il arrêtera volontiers pour quelques jours à votre mangeoire afin de faire le plein d’énergie. Les graines de tournesol qui jonchent le sol  sauront le satisfaire. Il ne sera pas seul car il se déplace en groupe.

Compagnon de toutes nos randonnées en forêt et de nos crépuscules passés sur la galerie, le bruant à gorge blanche est un ami fidèle qu’on se plaît à écouter, à défaut de pouvoir l’observer facilement. Bonnes observations.

Nouvelles ornithologiques

Les nichoirs installés au parcours du parc des Berges n’ont pas tardé à trouver preneurs. Près de 25% sont occupés, ce qui est remarquable pour une première saison.

Les travaux d’asphaltage sont terminés et le parc n’attend que votre visite.

Un cours d’initiation à l’observation des oiseaux (Introduction aux jumelles et choix des guides) est offert au pavillon d’accueil. Il suffit de consulter le site de la SHEC pour les dates. Il reste quelques places pour le cours du 15 juillet, à 10 heures. On s’inscrit par courriel à l’adresse oiseauxcharlevoix@gmail.com 

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