Preuve presque complétée au procès de Katia Trudel

Par Dave Kidd 6:18 PM - 11 janvier 2023
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Le palais de justice de La Malbaie.

Au palais de justice de La Malbaie, la Couronne a pratiquement terminé la présentation de sa preuve au procès de Katia Trudel. Le témoin principal de cette affaire a été entendu.

Ce témoin oculaire des événements c’est Réal Simard. Le septuagénaire dit avoir vu l’accusée « allumer le feu». L’homme qui est maintenant sobre depuis 33 mois a admis qu’il avait consommé de l’alcool et du cannabis avec l’accusé le 24 mai 2020.

C’est lui qui a contacté la police en juillet de la même année pour dire qu’elle avait allumé cet incendie. Dans son témoignage, il a mentionné avoir prêté son briquet pensant qu’elle voulait s’allumer une cigarette. « Elle a mis le feu dans le bas de l’arbre et il a monté rapidement vers l’immeuble », a dit l’homme ajoutant « lui avoir dit de ne pas faire ça et être parti chez lui en voyant le feu ».

Dans le contre-interrogatoire, il a été pressé de questions. L’homme a expliqué avoir lui-même contacté « l’agent Bernard pour ne pas être incriminé ». À plusieurs reprises, il a mentionné que ses souvenirs de la soirée et de la nuit étaient flous, mais « M. le juge, j’essaie de dire la vérité.

Un autre résident du 100, rue John-Nairn, était venu dire avant lui que Katia Trudel était dans la rue près de l’immeuble en feu lorsqu’il a quitté précipitamment son appartement avec deux chiens. « J’ai senti une vibration un peu avant de voir de la fumée. Je pensais que c’était un petit tremblement de terre.  L’homme a d’ailleurs été porté les deux animaux chez l’accusée.

Le propriétaire de l’immeuble Charles Cimon a aussi été appelé à témoigner. Il a confirmé avoir envoyé une mise en demeure à Katia Trudel de ne pas se trouver dans son immeuble du 100, rue John-Nairne.

L’homme a aussi indiqué que la valeur marchande de l’immeuble avait été déterminée, en 2019, à 800 000$ par un évaluateur. Il a aussi expliqué en réponse aux questions de Me Lafleur-Marcotte que les caméras de surveillance étaient en fonction au moment de l’incendie. « Mais la pelle mécanique utilisée par les pompiers pour compléter l’extinction du feu a détruit le bureau dans lequel on retrouvait les ordinateurs auxquels elles étaient reliées ».

Le propriétaire a aussi mentionné qu’il n’avait pas été interrogé par les pompiers et les policiers sur la présence de caméras.

Les questions entourant les caméras ont amené le juge Stéphane Poulin à intervenir. « Le doute raisonnable se soulève avec des preuves ou l’absence de preuve pas avec ce qui n’est pas parfait au niveau de l’enquête », a-t-il fait remarquer à la Défense.

« On n’a aucune cause de cet incendie », a soutenu Me Lafleur-Marcotte qui maintient que l’enquête des pompiers et de la police n’a pas été rigoureuse. « Moult avenues n’ont pas été explorées. C’est une vision tunnel », ajoute-t-il.

La Couronne fera entendre ses derniers témoins jeudi.

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