Six mois de détention pour avoir séquestré une intervenante de la DPJ

Par Karine Dufour-Cauchon 12:57 PM - 9 mars 2022
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Le palais de justice de La Malbaie.

Steeve Godin, 54 ans, de La Malbaie, devra purger 6 mois de détention ferme. Celui-ci a été reconnu coupable de séquestration envers une intervenante de la Direction de la Protection de la Jeunesse (DPJ).

Le juge Mario Tremblay a rendu son verdict sur la peine appropriée à accorder à Steve Godin au palais de justice de La Malbaie mercredi 9 mars 2022. Il s’est arrêté sur «une peine dissuasive» auprès de ceux qui voudraient commettre des actes criminels envers ceux qui «appliquent la loi».

Les événements se sont produits le 14 août 2018 en avant-midi. Steeve Godin et l’intervenante impliquée étaient au domicile de l’accusé pour un contact supervisé.  L’individu aurait reçu plusieurs avertissements avant que l’intervenante mette fin au contact prématurément.

En colère, Steeve Godin s’est emparé du cahier de notes de l’intervenante et l’a déchiré, rapporte le juge Tremblay dans son verdict. Les deux personnes présentes ont voulu alors quitter les lieux. Godin s’est interposé en levant son bras à la hauteur du visage d’une des victimes qui tentait de sortir en lui ordonnant de s’asseoir. Godin «parlait fort et criait», raconte la cour.

C’est une collègue de l’intervenante qui, à distance, a composé le 911. L’employée de la DPJ qui était sur place a gardé un contact par message texte tout au long de l’événement. Elle lui aurait écrit «il bloque la porte et on ne peux pas sortir».

Les deux personnes ont été retenues contre leur gré une dizaine de minutes avant l’arrivée des policiers. À leur arrivée, Godin s’entretient avec un enquêteur à l’extérieur de l’immeuble. Au terme de la discussion, Godin tient des propos laissant croire qu’il pourrait s’emparer de l’arme à la ceinture du policier.

Steeve Godin a comparu le lendemain des événements, le 15 août 2018. Après trois ans et demi de démarches judiciaires, il a entendu sa peine sur deux chefs.  Au moment d’entendre sa sentence mercredi au palais de justice de La Malbaie, Godin a laissé entendre : «ce sont des osties de menteries», a entendu le public au terme du jugement, alors que les constables spéciaux menottaient l’individu.

La cour a reconnu que l’individu a cheminé dans la gestion de son comportement depuis les événements de 2018. Toutefois, il ne reconnait toujours pas le caractère inadéquat de son comportement lors de la séquestration, indique le juge Mario Tremblay.  

«Sa version des faits, son discours déresponsabilisant et sa propension à se percevoir comme victime et à blâmer les autres ne changeaient pas», indiquait le rapport présententiel reçu en janvier 2022.

La Couronne a suggéré une peine d’emprisonnement de six mois pour dénoncer et dissuader «l’intimidation d’une personne associée au système de justice». Elle a rappelé au juge que les intervenants sont ceux qui appliquent la loi en matière de protection de la jeunesse. C’est l’un des facteurs aggravants qui a été pris en compte par le juge dans son verdict.

En plus de ses six mois de détention, Steeve Godin a reçu une interdiction d’importuner, de contacter ou de se rendre aux lieux où se trouvent les deux victimes dans le dossier.

Le sentencié n’en est pas à sa première incarcération. Il a des antécédents judiciaires remontant jusqu’en 1987. Il a été reconnu coupable d’infraction en matière de stupéfiants et des crimes impliquant de la violence et des menaces. Il a déjà été incarcéré 17 mois au début des années 2000.  

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