Père de famille d’accueil, il abuse de sa «fille adoptive»

Par Karine Dufour-Cauchon 11:37 AM - 8 mars 2022
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Camille Murray a connu son jugement pour une affaire d’agression sexuelle dans les années 80.

Camille Murray, 86 ans, est déclaré coupable d’agression sexuelle.  Il a écouté le verdict du juge Mario Tremblay concernant des faits se sont produits entre 1984 et 1986, alors qu’il hébergeait une adolescente à sa famille d’accueil de Clermont.  

Les méfaits sexuels ont été commis sur une jeune fille qui lui avait été confiée par la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ). La plaignante, dont l’identité est protégée par une ordonnance de non-publication, est arrivée à la famille d’accueil de Camille Murray à l’âge de 13 ans.

Lors de son témoignage à la cour, elle rapportait «des bribes de souvenirs» entre ses 14 et 16 ans.  L’accusé, pour sa part, a reconnu avoir fait des attouchements à la victime alors qu’elle «avait au moins 17 ans».

Malgré cette contradiction, le juge Mario Tremblay a établi que la preuve était suffisante pour déclarer l’accusé coupable, à la lecture de son jugement au palais de justice de La Malbaie mardi, 8 mars 2022.

Les témoignages de la plaignante n’ont pas permis d’établir hors de tout doute raisonnable qu’il y avait eu contact avec les parties intimes de celle-ci. L’accusé a toutefois reconnu s’être prêté à des attouchements aux seins et aux fesses à plusieurs reprises sur l’adolescente. Il a avoué avoir ressenti de l’excitation au moment des faits.

À lumière des deux interrogatoires des parties impliquées, les événements ont eu lieu avant que la victime ne quitte la résidence d’accueil. La plaignante indiquait avoir une attirance envers M. Murray, «mais a réalisé plus tard la gravité des gestes». Le juge a établi que tout consentement apparent de la part de la victime était vicié, elle qui était dans un état de vulnérabilité.

«L’accusé était en situation d’autorité par rapport à la plaignante. Il agissait à titre de famille d’accueil. Il ressort nettement de la preuve qu’il en avait la garde et qu’il devait veiller à sur elle», a soutenu le juge avant d’annoncer son verdict. «C’était mon père adoptif. Il devait m’aider», a déclaré la victime lors du processus judiciaire.

Quand le tribunal a demandé plus de précisions sur les gestes effectués par l’accusé lors des attouchements, la plaignante a soutenu «que c’était un trou noir», qu’elle «n’était pas capable d’aller là».

La victime a porté plainte suite à une série de souvenirs qui lui sont revenus une fois à l’âge adulte. Elle a bénéficié d’aide de la part du CALACS dans sa démarche.

Le dossier était devant les tribunaux depuis le dépôt des accusations en octobre 2018. Les observations sur la peine de Camille Murray auront lieu le 20 juin 2022. D’ici là, un rapport présententiel est demandé par les parties.

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