Pour ou contre la magie de Noël?

1:00 PM - 25 Décembre 2021
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Ah, Noël… Les maisons enjolivées qui brillent de 1000 feux dedans comme dehors, les invitations à festoyer (jamais plus que 10 à la fois, si cette donnée ne change pas), les cadeaux qui s’empilent dans un joyeux fatras sous le sapin enguirlandé, les parfums réconfortants des classiques en cuisine: pain d’épices, beignes et autres ragoûts de boulettes… Mais cette fête en horripile certains. Alors, pour ou contre Noël? Le débat est lancé.

Émélie Bernier, pro-Noël

J’aime Noël. J’aime toutes ces traditions sur les traces usées desquelles nous marchons chaque année avec la même ferveur. Dénicher le calendrier de l’Avent est probablement la première du lot. Même à 17 et 19 ans bien sonnés, mes héritiers l’apprécient encore autant que lorsqu’ils étaient de vraies enfants! J’ai déniché celui de cette année au IKEA… Et le chocolat n’y goûte pas la cire pour une fois.

Chaque jour, comme ils ne vivent plus sous le toit familial, j’ai même droit à une photo du petit chocolat du jour… et à une critique culinaire en quelques mots. Ces petits échanges nous aident à dompter la hâte. La hâte de les retrouver, pour moi, et surtout la hâte de tomber en congé, pour eux… Quand vous lirez ces lignes, ce sera chose faite. Un premier miracle de Noël!

Ma tradition préférée entre toutes? Aller chercher le sapin. Cette année, un gentil voisin (merci Dany) m’a permis d’aller quérir mon roi des forêts sur sa terre bien pourvue en royautés. Le temps étant ce qu’il est (rare et filant entre les doigts comme du sucre), fiston et moi sommes partis à l’aventure en plein verglas. Les raquettes s’enlisaient sous la croûte, le vent soufflait, vif, les verres des lunettes étaient picotées de gouttes de pluie et la vision d’autant altérée, mais nous avancions comme si notre vie en dépendait.

Les branches de l’arbre croulaient sous leur chape de glace, mais nous l’avons reconnu entre tous. Et après un petit séjour à dégoutter auprès du poêle à bois, il trône fièrement, le sauvageon, dans le salon, dûment décoré de tous ses ornements sélectionnés au fil du temps…

La crèche de mon arrière-grand-mère chérie Fabiola a repris sa place sur le piano, aux bons soins de ma fille Faby. Tout est dans tout.

C’est drôle, car nous sommes athées ou à tout le moins profondément agnostiques, mais ce petit bébé sur son lit de paille fanée, ce vieil âne à la corne arrachée, ces rois mages à la poterie écaillée et tous les protagonistes de cette minuscule cour des miracles ont une place de choix dans nos festivités…

J’imagine ma grand-mère, mes grands-tantes, grands-oncles et petits cousins qui, chacun son tour dans la ronde immuable des décembres, ont extirpé les figurines de leur gangue de papier journal puis les ont disposées avec délicatesse dans le théâtre de la crèche, scénographie éphémère et séculaire, et je suis émue.

Les parfums de la cuisine des Fêtes ont le tour de réanimer les souvenirs. Ma mère y est reine, cette fois. Le manque lié à son absence est étonnamment à la fois plus acéré et plus doux durant cette période.

L’odeur du mélange de muscade, de cannelle et de poivre du mélange qui servira à enrober les pattes de cochon me ramène immanquablement dans les cuisines de mon enfance. La maison de pierres, l’appartement montréalais, le Loup-Phoque, chez mes grands-mères…

Celle de la farine grillée me rappelle qu’elle la brûlait une fois sur deux… On en riait chaque fois. Je ne grille par la farine, je l’achète.


Noël est à la fois un concentré de souvenirs et la genèse des souvenirs des Noëls à venir. C’est pour ça que je l’aime.


N’en déplaise au Grinch…

Dave Kidd, anti-Noël

Je suis le Grinch.


Je déteste Noël et tout le temps des Fêtes. À moins d’être le parent d’un enfant de moins de 8 ans, à Noël, on devrait passer droit et ainsi éviter de dépenser une fortune pour des cossins qui, de toute façon, ne seront plus d’aucun intérêt deux semaines plus tard.

Dès que je sens que la folie de Noël approche, parce que c’en est une, je gèle la radio de mon Pick-up sur Hair Nation. Juste des groupes ou des chanteurs aux cheveux longs avec ce qui se fait de mieux comme musique. Je te passe ça, décembre, sans aucune note de Vive le vent ou White Christ..mas. Même Mariah Carey et son mégasuccès All I want for… me laisse indifférent. C’est pour dire comment la magie n’opère pas…

Zéro décoration depuis des années. Ça n’a pas toujours été facile.

Une de mes ex a eu le malheur un jour d’introduire un lutin. Le douteux personnage a fini dans le fond de la garde-robe. En fait, faudrait que j’aille voir s’il est encore là pour lui redonner!

Le pire de tout ce qui peut arriver à Noël : le souper de famille. Soyez honnêtes là, de tous ceux qui sont invités, ça vous tente vraiment de les voir même si c’est la seule fois de l’année? Moi non.

On a tous entendu: avoir su on ne l’aurait pas invité. Pourquoi tu l’as invité encore cette année? Les cinq derniers soupers ne t’ont pas convaincu ? Je vous l’ai dit, je suis le Grinch. Si je veux vraiment voir une personne, je ne me donnerai pas le prétexte de la « magie de Noël » pour la rencontrer.

Je vais sauter dans mon véhicule pis je vais aller la voir. Je ne remplirai pas la boite du Pick-up de cadeaux. Pas un seul. Je veux la voir elle.

C’est ça qui me gosse le plus avec Noël. L’obligation de faire ci pis ça. Je refuse d’embarquer dans ça.
Je refuse obstinément de jouer le bon gars pour faire comme les autres. Si une personne me tombe sur les nerfs le 2 novembre, les chances qu’elle m’énerve encore le 25 décembre sont plus qu’excellentes. Je devrais me dire : voyons, Dave, c’est Noël ? Non. Je ne me dis pas ça.

Tant qu’à me faire juger, voici la cerise sur le sundae: je fais des virements à mes enfants. Achetez-vous ce que vous voulez.

J’encourage tout le monde à dépenser dans nos commerces. Pas juste maintenant, tout le temps. Ils sont ouverts tous les jours. Pourquoi attendre maintenant pour y aller? Ils ont du beau papier d’emballage. OK. Mais, si vous pensez que la forme compte plus que le fond, on ne parle pas de la même affaire. Le virement peut être une bonne option pour vous aussi.
Depuis de nombreuses années, je m’offre et impose à mes collègues de faire la garde à Noël. Mangez-en, du ragoût à 1h45 du matin. Vous aimez ça, c’est parfait.

En faisant ça, je garde le moral des troupes à la hausse.
C’est nettement plus simple pour moi de garder le fort que de leur demander de la faire. Nos contraintes personnelles étant bien différentes. Ainsi, ils partent pour plusieurs jours pour refaire le plein d’énergie. Pendant ce temps, je peux rêver bien tranquille à la prochaine saison de golf qui, mine de rien, recommencera dans moins de 150 jours! +

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