Truites mortes au lac Sainte-Marie: température de l’eau et oxygène en sont la cause

Par Payse Mailhot, M.Sc. Biologiste, coordonnatrice de projet, OBV-CM 7:00 AM - 4 septembre 2021
Temps de lecture :

Cette photo a été prise le 1er septembre après qu’un citoyen eut informé Le Charlevoisien de la situation.

Lettre d’opinion en réaction à la suite de l’article «Temps difficile pour la truite à Saint-Aimé-des-Lacs»

À la suite de l’article paru dans le Charlevoisien, le 2 septembre 2021, concernant la mortalité de truites dans le lac Sainte-Marie, et à la demande de la municipalité de Saint-Aimé-des-Lacs, l’Organisme de bassins versants Charlevoix-Montmorency (OBV-CM) s’est rendu sur place pour prendre des mesures de qualité de l’eau.  

Il s’avère que dans le lac Sainte-Marie, la concentration en oxygène dissous est très bas (6.99 mg/l), mais ce serait également en raison des températures élevées de l’eau (19,5°C à une profondeur de 0,5 m) qu’on observe une forte mortalité des ombles de fontaine (truite mouchetée). L’omble de fontaine ne tolère pas les températures de plus de 20°C. Or, dans le lac Sainte-Marie, la profondeur maximale est de 3 mètres et l’eau est présentement très chaude en raison des niveaux d’eau très bas et parce que les tributaires sont pratiquement à sec.

Selon une étude récente (Hammann, 2021*), les problèmes de réchauffement de l’eau et la diminution de la concentration en oxygène dans les lacs des régions tempérées s’amplifient aux quatre coins de la planète, en raison des changements climatiques. Cette situation est un peu moins grave dans les lacs plus profonds ou les lacs qui reçoivent plus d’eau de sources fraîches.

Concernant l’hypothèse des pygargues, il y a de fortes probabilités que ceux-ci soient attirés par la disponibilité de truites affaiblies. Ce rapace, considéré comme une espèce vulnérable, profite de la situation pour se nourrir, mais on ne pense pas qu’il est à l’origine de la forte mortalité des truites.

Malheureusement, les solutions sont peu nombreuses à cette période de l’année, d’autant plus que ces facteurs sont d’origines naturels ou climatiques.

À plus long terme, l’une des solutions est d’agir localement et de s’assurer que les gestes posés chaque jour autour du lac, permettent la conservation de sa qualité. À cet effet, l’OBV-CM a récemment rencontré la municipalité de Saint-Aimé-des-Lacs pour lui proposer une collaboration qui viserait à faire un suivi plus fréquent de la qualité de l’eau des lacs de son territoire et de mettre en place un programme de sensibilisation sur les bonnes pratiques. La municipalité s’est montrée très ouverte et a demandé à l’OBV-CM de lui soumettre une proposition au cours de l’automne. 

*Lien de l’étude : ICI.

Partager cet article