Après 40 ans de tergiversations, il est temps d’agir pour un réseau cyclable dans l’est

La pratique du vélo de route est en nette progression. Ce n’est pas nous qui le disons, c’est une nouvelle étude datée du 21 juin 2021 et publiée dans le Journal de Québec.

L’étude montre que de toutes les activités des Québécois, le vélo de route arrive en deuxième position, avec 22% d’adeptes. Il n’y a que la marche et la randonnée pédestre qui regroupent collectivement plus d’adeptes que le vélo de route, avec 61% de la population. Après le vélo de route, la natation occupe 16% de la population, suivie de la course à pied et de l’activité en salle de gym, les deux à 14%.

L’engouement pour le vélo de route ne date pas d’hier, mais avec les progrès techniques, il s’accélère. En premier, les vélos en carbone légers comme des plumes et les vélos à assistance électrique permettent à beaucoup plus de monde de rouler sur un terrain vallonné avec facilité.

Deuxièmement, une large gamme de possibilités s’ouvre aux enfants : les familles peuvent faire du vélo avec les petits dans des remorques ou des sièges de vélo, les jeunes enfants sur des vélos suiveurs ou sur leur propre vélo muni d’une attelle, les ados sur leur vélo personnel. On ne peut pas être dans le déni et prétendre que ça n’existe pas : des familles au complet font du vélo!

Pour tout ce monde, il faut des voies cyclables sécuritaires. C’est pour ça que tout le Québec est desservie par la Route verte. Tout le Québec? Non, seule Charlevoix résiste toujours et encore au passage de la Route verte.

Dans bien des endroits de Charlevoix-Est, la route 138 est la seule voie de passage. Mais les parents responsables n’y amèneront pas leurs familles et les touristes n’y viendront pas, car la circulation routière avec de nombreux camions y est bien trop dangereuse. Tous ces gens payent des taxes, mais sont littéralement laissés pour compte. Il y a même plusieurs cyclistes de Charlevoix qui se déplacent en auto pour rouler en vélo dans la région de Québec!

Certains diront qu’il y a déjà des pistes cyclables à la Malbaie et à Clermont. Il y a aussi un petit bout de «route verte» entre Saint-Siméon et Baie-Sainte-Catherine qui, semble-t-il, est peu utilisé. Mais ces petits bouts de pistes ne sont pas intégrés dans un réseau.

Il y a moyen de faire des pistes et bandes cyclables sécuritaires et de les lier ensemble. Il y a même toute une panoplie de possibilités si on prend la peine de bien les analyser. Et il ne faut pas oublier que ces aménagements serviront aussi aux marcheurs, aux coureurs, aux skieurs à roulette et aux adeptes de patinage à roues alignées. Un ensemble de voies et de pistes cyclables serait sans aucun doute très utilisé et apprécié par tous nos concitoyens, sans compter l’attrait touristique que cela représenterait.

Après 40 ans d’étude, de discussions et l’implication d’innombrables citoyens pour le vélo de route, il est temps d’agir.
Les tergiversations ont assez duré : il faut intégrer les pistes cyclables dans le plan de développement des municipalités de la MRC.

Jean Harvey et Stéphane Behr, La Malbaie