Les profs font face à la violence des élèves plus souvent

Par Lisianne Tremblay 12:00 PM - 2 juin 2021
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Les enseignants doivent faire face à la violence verbale et physique des élèves.

L’année scolaire 2020-2021 a été difficile pour les élèves et leurs enseignants. Certains profs subissent davantage de violence verbale et physique, et ce, même dans les écoles primaires.


Ce sujet est certes, un peu tabou, mais la présidente du syndicat de l’enseignement, Monique Brassard, a décidé d’en parler. Même si on sait que les élèves peuvent être plus impatients étant donné les restrictions liées aux mesures sanitaires, cela n’excuse pas le recours à la violence.


« Cette problématique prend de l’ampleur, mais personne n’en parle. Les enseignants doivent gérer les situations lorsque cela arrive et ils ne savent plus quoi faire. Les élèves crient dans les classes et certains disent des « gros mots ». Je n’ai pas de chiffres, mais je peux dire qu’il y a eu plus de cas que l’an passé », dénonce Monique Brassard.


Elle constate que les enseignantes ont souvent l’impression qu’ils n’ont pas de pouvoir dans les situations où ils sont victimes de violence.


« Ce n’est pas tant qu’ils «portent plainte», mais ils appellent le syndicat lorsqu’ils jugent que les événements sont hors de contrôle, que la direction ne semble pas les prendre au sérieux ou qu’on minimise les actes de violence envers eux ou leurs collègues professionnels ou de soutien», note la présidente du syndicat de l’enseignement.


Les membres du conseil d’administration du Centre de services scolaire de Charlevoix ont d’ailleurs été mis au courant de ces situations lors de la séance publique afin qu’eux aussi fassent partie de la solution .


« Nous devons travailler ensemble-direction générale, directions, enseignants, employés de soutien, professionnels et parents- pour améliorer la politique et se mettre vraiment en action pour que la violence cesse», ajoute Mme Brassard.


Pas de données à ce jour
Le Centre de services scolaire de Charlevoix ne peut pas dire pour le moment si le nombre d’événements violents qui impliquent le personnel enseignant a augmenté au cours de la présente année scolaire.Les registres des écoles sont comptabilisés par le service des ressources humaines après la fin de l’année scolaire. Il indique cependant une moyenne d’un à deux cas par an durant les cinq dernières années.


« Par ailleurs, chaque situation impliquant de la violence en milieu scolaire fait l’objet d’une attention particulière, conformément à notre politique « Pour un climat sain et sécuritaire dans nos établissements », adoptée en 2014. Lorsque la violence provient d’un élève, les règles de conduite de l’école établissent clairement que tout geste de violence sera considéré comme un manquement majeur et sera sanctionné en conséquence. Les cas doivent être signalés du comité de santé au travail, et pour le moment on n’a pas la lecture qu’il y aurait une hausse d’incidents », souligne Michèle Moreau, secrétaire générale et responsable des communications par intérim au Centre de services scolaire de Charlevoix.


La direction de l’école propose également, à l’élève visé, des mesures d’aide dans le but d’éviter que ce genre de situation ne se reproduise.

La politique stipule d’ailleurs que la violence et l’intimidation en tous genres sont inacceptables dans les établissements.


Elle poursuit notamment comme objectif de soutenir les institutions dans leurs démarches pour analyser, prévenir et traiter les incidents et les actes de violence et d’intimidation.


Il faudra sans doute en faire plus pour que le climat soit plus sain autant pour le personnel enseignant que pour les élèves et pour ceux qui subissent les conséquences de ces comportements.

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