Affaire Lynch-Boisvert: un autre individu a attaqué la victime au bar le Jazz

Par Karine Dufour-Cauchon 1:41 PM - 17 février 2021
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Nicolas Hardy et Mark-Antoine Lynch-Boisvert en sont venus à une conclusion dans leur litige judiciaire.

Nicolas Hardy de La Malbaie reconnait sa culpabilité dans l’affaire de l’agression du Montréalais Mark-Antoine Lynch Boisvert à l’été 2019. Toutefois, la preuve n’a pas pu faire le lien entre les coups de l’accusé et les lésions qu’a subies la victime.

C’est pourquoi il a plaidé coupable à un chef d’accusation modifié. Au lieu d’accusation de voies de fait causant des lésions, il a été reconnu coupable de voies de faits simples.

Les avocats dans le dossier ont confirmé qu’une «part d’ombre» demeura toujours sur l’affaire. Avec 27 témoignages à analyser, la preuve est certes volumineuse, mais relate des histoires contradictoires. Voici ce que l’on peut affirmer avec toutes certitudes.

D’abord, l’agression s’est déroulée en deux séquences lors d’une soirée arrosée au bar le Jazz de La Malbaie, à Pointe-au-Pic le 24 août 2019. Un homme, inconnu de la victime et de l’accusé, danse sur la piste de danse. Il se fera pousser par un autre individu toujours inconnu à ce jour. Cet inconnu violent lui lancera des insultes à caractère homophobe.

Mark-Antoine Lych-Boisvert, alors accompagné de son conjoint, est témoin de la scène. Il se sentira interpellé personnellement par les insultes discriminatoires que recevra l’inconnu. Il recevra un premier coup sur la tête.  Un «brou haha» et des voix qui s’élèvent permettent difficilement d’identifier la personne qui a causé ces premiers gestes violents.

La scène se déplace à l’extérieur. À ce moment, la victime est par terre. Elle va se relever. Lui et son conjoint vont s’éloigner des lieux vers une colline. C’est là que Nicolas Hardy entre en scène. Il y aura un échange de propos alors entre Hardy et Lynch-Boisvert.

Nicolas Hardy reconnait que dans un geste impulsif, il va rouer de coups l’individu. Quelqu’un l’arrêtera en lui disant «arrête, tu vas le tuer», rapporte la Couronne dans son résumé des faits.

Le designer en vacances dans Charlevoix repartira en taxi vers l’hôpital. Il devra s’arrêter en route pour régurgiter, effet de sa récente commotion cérébrale. On connaitra ensuite une vague de réactions sur les réseaux sociaux alors qu’il publie une photo de lui le lendemain, toujours sur son lit à l’urgence de l’Hôpital de La Malbaie.

Le lendemain des évènements, le nom de Nicolas Hardy circule. Il se rendra donc lui-même au poste de police pour donner sa version des faits.

«Je ne suis pas homophobe» – Nicolas Hardy

Les lésions subies (commotion cérébrale et fracture au visage, entre autres), ne peuvent être attribuées à Nicolas Hardy, a précisé son représentant à la défense, Me Félix-Antoine Tremblay Doyon.

Il a d’ailleurs insisté sur le fait que non seulement son client ne peut être lié à des lésions spécifiques, mais celui-ci n’a pas commis de gestes à caractère homophobe. Il a déploré l’effet de la médiatisation du dossier dans la vie privée de son client à cet effet.

Un an et demi après les évènements, la cour a statué qu’il y a bel et bien eu un geste homophobe envers la victime. Toutefois, il est impossible de dire que les gestes posés par M. Hardy sont de caractère homophobe.

«Je ne suis pas homophobe, je n’ai rien contre eux. Je reconnais que c’était impulsif», a-t-il déclaré devant la juge Marie-Claude Gilbert. Il a ajouté avoir de sincères regrets et s’est excusé publiquement envers la victime.

Nicolas Hardy a reçu sa sentence peu de temps après son admission des faits. Il reçoit une ordonnance de deux ans de probation, une interdiction de contact avec la victime et 150 heures communautaires à effectuer en 12 mois

Mark-Antoine Lynch-Boisvert n’était pas présent physiquement en salle d’audience ce mercredi. Il a écouté l’audience par vidéoconférence.

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