Des milliers de nouvelles places en garderies subventionnées ont été annoncés par Québec le 5 octobre. De ce nombre, on constate que Charlevoix ne verra pas son offre de places bonifiées.
Pour l’ensemble de la province, ce seront 4359 places en garderie qui seront créées dans la province, selon le souhait du gouvernement Legault pour les prochaines années. De ce nombre, le ministre de la Famille entend créer 1 132 nouvelles places pour la région administrative de la Capitale-Nationale. Aucune nouvelle place ne sera déployée dans les garderies subventionnées du territoire de Charlevoix.
Cette nouvelle n’est pas sans surprendre Sandra Chouinard, directrice du Centre de la Petite-Enfance (CPE) Pignons sur Rue de La Malbaie. Plusieurs facteurs expliquent cette répartition, soutient-elle. Le territoire de Charlevoix n’est pas en déficit de places, entre autres.
« Nous, présentement, ce n’était pas dans notre esprit de développer de nouvelles places. Le ministère fait des recherches avant de décider où seront attribuées les nouvelles places. Dans Charlevoix-Est, on constate depuis quelques années que le nombre de places que l’on a versus la demande convient bien. Même, d’ici 2022, les projections soutiennent que nous serons en surplus de place en garderie», rapporte la directrice générale.
Des problématiques pourraient toutefois voir le jour, si un baby-boom survient. «C’est sûr qu’il y a toujours des parents qui ne réussissent pas à se trouver une place, mais souvent c’est dû à un milieu qui ferme au courant de l’année, ou dans les groupes d’âges qui sont plus en demande. Ça peut être une problématique [le manque de place] dans certains groupes d’âge. Quand il y a plus de naissances une année, on sait que ce ne sont pas toutes les garderies en milieu familial qui prennent les bébés. Ça peut créer des problématiques parfois, mais pas assez pour justifier de nouvelles places. Surtout avec le développement des maternelles 4 ans, on voit dans la région que plusieurs classes s’ouvrent chaque année. Ça joue sur notre clientèle», termine Mme Chouinard.
De son côté Sandra Fortin, directrice générale du CPE la Goélette enchantée de Baie-Saint-Paul, avoue être «un peu déçue» de la nouvelle. Elle indique toutefois comprendre que les besoins sont plus grands ailleurs dans la Capitale-Nationale.
«J’aurais aimé déposer un projet. Pas de grande envergure comme ici avec nos 80 places, mais un petit 30 places, au niveau des pouponnières pour les 0 à 30 mois. Dans l’ouest, ils ont dû compter nos deux garderies privées dans leurs statistiques. Ils sont en processus pour les convertir en garderies subventionnées, cela doit réduire le calcul. Je sais qu’à Québec, en banlieue, c’est incroyable comme on manque de places. Nous avons des contacts fréquents avec des gestionnaires de Québec, et eux, ils ont des appels à tous les jours de parents. C’est plus important que nous. On comprend bien qu’il n’y a pas d’urgence ici dans la région», a indiqué Mme Fortin.
Rappelons que l’annonce du ministère de la Famille vise à combler le manque de places en garderies dans les territoires «les plus en déficits» et où il y a de la demande pour les enfants de moins de 18 mois. Le gouvernement prévoit 85 % des nouvelles places en CPE et 15 % des places en garderies subventionnées.
