Les vers gris affectent des producteurs maraîchers

Par Emelie Bernier 11:00 AM - 18 juin 2020
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L’insidieux vers gris, un papillon de nuit dans sa phase larvaire,  a pris certains agriculteurs au dépourvu cette année. Jean Thomas Fortin , de la Bordée des corneilles, et Valérie Leblond, au Jardin des Chefs, ont notamment eu maille à partir avec une infestation sans précédent. Aux Jardins écho-logiques à Saint-Aimé-des-Lacs, la larve a aussi grignoté une partie des plantations, mais selon l’agriculteur biologique Guillaume Hamel Dubois, l’invasion était prévisible.

«Le ver gris est un papillon de nuit qui vit dans les prairies, dans les grandes cultures. Il y en a plus quand c’est sec. Tout le monde en a cet été. Pour moi, ce n’est pas une surprise, parce que les conditions sont très sèches », indique l’agriculteur qui compatit toutefois avec ceux qui ont à subir des pertes importantes.

Contrer l’infestation de ver gris est possible, même en régie biologique.  « II faut les dépister au bon moment. Moi, je suis assis dans mon champ et en griffant, je le vois. Je vérifie aussi mes cultures les plus attrayantes pour lui comme les oignons, toute la famille des liliacées, les petits semis de carottes, de betteraves, les petites laitues….  A ma 3e implantation de laitues, il y en avait 100 de mangées le lendemain! Je suis allée me faire un mélange, un produit fait à base de champignon, le spinosad, et je l’ai attaqué. J’ai repassé deux fois pour être sûr. Il faut connaître l’insecte, où il vit, son cycle de vie, où et quand tu  peux l’atteindre », explique M. Hamel Dubois.

Les monocultures sont particulièrement sensibles au ver gris. « Dans un champ de 35 000 oignons, ça fait du dégât. Le ver coupe carrément le plant, c’est un bûcheron! Il trace son chemin. Sur un rang d’oignon, il peut faire 20 pieds en pas long!  C’est là que je vais voir en premier. Cette année, j’ai un peu de dégât, une perte de 10%, mais mon 10%, je le sais qu’il va se faire manger! J’ai des taux de semis plus denses dans la période des vers gris pour compenser », dit-il.

Heureusement, le ver gris a une durée de vie limitée. «À la mi-juin, il y en a tout le temps chez nous. Si tu le pognes pas à temps, il fait des ravages, mais dans une dizaine de jours, on en entendra plus parler. Mais il revient chaque année, il faut être vigilant », conclut-il.

 

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