L’ouverture de Charlevoix n’est « pas pour cette semaine», dit la santé publique

Par Karine Dufour-Cauchon 11:50 AM - 18 avril 2020
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La direction régionale de Santé publique de la Capitale-Nationale confirme que l’ouverture de la région fait partie des discussions avec la santé publique nationale.

C’est ce qu’a affirmé le directeur régional de santé publique du Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS) de la Capitale‐Nationale, le Dr François Desbiens.

Lors de son entretien avec le journal, il a toutefois voulu préciser qu’une levée du barrage policier de Saint-Tite-des-Caps n’est « pas pour tout de suite ».

« Pour Charlevoix, ce [la levée du barrage] n’est pas pour tout de suite.  On a encore besoin de maintenir le confinement de circulation et l’isolement de la région. Peut-être que vendredi ou samedi prochain, je vous dirai le contraire, car ça aura évolué autrement.  Le Québec est censé être au sommet de la courbe. Les deux prochaines semaines seront ultras importantes. Il faut voir si la courbe se maintient. Si oui, c’est ce qui va conditionner la stratégie de déconfinement. Il est cependant trop tôt pour penser à relever le barrage sur la 138 », soutient le directeur.

Deux ans de confinement ?

Il explique qu’une série de facteurs doivent être pris en compte avant d’autoriser les automobilistes à quitter ou à entrer dans la région. Il avance que la stratégie pourrait s’étirer sur deux ans, comme on doit attendre l’arrivée d’un remède avant de « revenir à la normale ».  D’un autre côté, il appréhende les conséquences sociales importantes que pourrait engendrer un confinement de deux ans.

« Il faut penser au déconfinement en gardant dans l’optique que nous en avons pour au moins un à deux ans avant d’avoir la paix avec un vaccin ou un antiviral. En même temps, on ne peut pas arrêter de vivre en société, les gens doivent gagner leurs vies, percevoir un salaire pour payer le loyer, les denrées.  En plus des faillites, un confinement trop prolongé pourrait engendrer des dépressions, des suicides, de la violence conjugale, des enfants abusés, car on ne peut plus faire de signalement quand les enfants sont à l’école. Il y a un équilibre à atteindre, et c’est un gros défi qui se pose ici », a expliqué le directeur.

Rappelons qu’hier 17 avril, le premier ministre François Legault a partagé sa hâte d’ouvrir les régions en point de presse. Un point de contrôle est érigé à l’entrée de Charlevoix depuis le samedi 4 avril, faisant en sorte que bien peu de personnes transitent par la région.

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