Chronique : Puisqu’il y aura un printemps

Par Brigitte Lavoie 2:50 PM - 14 avril 2020
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Ces derniers temps, le matériel à semis semble être aux quincailleries ce que la farine est aux épiceries, c’est-à-dire une denrée hautement convoitée. Seriez-vous plus nombreux qu’à l’habitude à vous être mis aux fourneaux… et aux transplants de tomates? En plein vendredi matin de tempête de neige, j’ai cuisiné Amélie Métayer et ses pouces verts pour savoir comment préparer le printemps et rêver d’un jardin.

Vous connaissez peut-être Amélie. Semer, arroser, patienter, voir lever, transplanter, multiplier, c’est son travail. Que dis-je, c’est sa vie. Depuis plusieurs années déjà, elle veille sur la production en serre de la Pépinière Charlevoix. Les fleurs et les légumes en devenir, elle s’y connait.

Cette diplômée en agronomie aime les fleurs depuis qu’elle est gamine. C’est la faute de sa grand-mère. « Je devais avoir 5 ans quand ma grand-mère, qui jouait dans son jardin, m’avait fait semer… du sable. Une semaine plus tard, je reviens chez elle et je vois plein de belles fleurs là où j’avais semé. Je capotais! C’était de la magie », raconte Amélie, qui explique que sa grand-mère, qui avait oublié les semailles de sa petite-fille, avait planté ses annuelles. «Pour moi, le jardinage, ça reste de la magie », affirme Amélie.

Trucs et astuces

Puisque le printemps finira bien par se pointer, Amélie propose quelques trucs pour patienter. « En premier, je dirais qu’avant d’acheter du matériel pour partir vos semis, regardez ce que vous avez à la maison. La barquette de plastique avec le couvercle qui contient la salade ou les croissants de l’épicerie est parfaite. Un petit fond de terreau, des graines, un peu d’arrosage, une place devant la fenêtre et vous avez votre serre. »

Une installation économique qui permet aussi de jauger efficacement « l’humidité sans passer droit avec l’arrosage ». D’ailleurs, le « test de la motte » est votre ami. « On cherche à avoir une motte de terre qui se tient dans la main. Si de l’eau coule, le terreau est trop humide et si la motte ne prend pas, c’est trop sec », résume Amélie.

Une fois les plantules poussées, allez-y délicatement pour les transplanter dans un pot plus gros. « Il faut lire les indications sur les sachets de graines et éviter de semer trop serré, sinon les plants sont en compétition, les racines s’emmêlent et sont difficiles à séparer », rappelle la jardinière.

Planifier est également le nerf de la guerre, que vous soyez un jardinier amateur ou aguerri. « Si votre jardin est petit, semer des choses que vous aimez et mettez-y des valeurs sûres », suggère Amélie. «Et il faut se modérer », autant en terme de grandeur de jardin, puisqu’il faudra désherber, que pour le nombre de plants de la même variété. « Semer tout un paquet de graines de tomates, qui peut contenir jusqu’à 20 graines, ça commence à faire beaucoup tomates de la même sorte », prévient Amélie. « Les graines restantes se conservent plusieurs années au frigo. Ce qui est important, c’est de les préserver de l’humidité », rappelle-t-elle.

Au moment de lire cette chronique, il sera déjà un peu tard pour démarrer certaines variétés comme « les grosses tomates, les aubergines et les poivrons. À ce stade-ci, je suggère plutôt de démarrer des tomates cerises, des haricots, des concombres et des pois. Les fines herbes aussi sont le fun à partir. Mais attention, la coriandre ne se transplante pas. »

Un jardin qui contribue à la joie de vivre d’une famille de 4 personnes sans décourager ses ouvriers peut avoir une superficie d’environ 20 pieds par 40 pieds. Et sachez que «des carottes et des betteraves cultivées en pot, ça se peut. Vous n’aurez pas plusieurs soupers avec ça, mais ça égaye un balcon et c’est bon », expose Amélie.

Un petit mot de la fin avant de s’y mettre? « Le jardinage, il y a deux façons de voir ça, je pense : tu peux juste t’émerveiller de voir pousser ton jardin ou tu peux aussi y voir le défi qui te permet de travailler sur quelque chose et d’avoir un résultat. Actuellement, certaines personnes confinées à la maison y retrouveront sans doute un sentiment de productivité », analyse Amélie. Et rêver de printemps, de verdure et de chaleur, oui, c’est bon pour le moral.

Croire au printemps

Pour croire au printemps, visitez les pages Facebook de producteurs d’ici qui sont déjà à l’œuvre :

Les Jardins Écho-Logique, Saint-Aimé-des-Lacs

Ferme La Côte-des-Bouleaux, Saint-Irénée

Les Jardins Boréals, Saint-Siméon

Et Amélie vous suggère aussi ce petit balado de Radio-Canada : https://ici.radio-canada.ca/premiere/balados/7481/activites-conseils-pratiques-passions-loisirs

 

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