COVID-19 : Dans Charlevoix et ailleurs, les Serres Savoura ont besoin de leurs travailleurs étrangers temporaires

Par Emelie Bernier 7:01 AM - 19 mars 2020
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Chez Savoura, qui possède notamment les installations situées aux Éboulements sous la bannière Sagami, les commandes ne cessent de rentrer. L’entreprise, qui emploie quelque 400 personnes, compte parmi ses rangs une majorité de travailleurs étrangers. Leur apport est essentiel à la bonne marche de l’organisation, comme l’indique Marc-André Laurier Thibault, directeur des affaires publiques et gouvernementales.

«Présentement , ça va relativement bien. Il nous manque environ une quinzaine de travailleurs, dont certains qui devaient arriver ces jours-ci du Guatemala et du Mexique.  Cependant, on est une grande entreprise et il y a des travailleurs qui se portent volontaire pour faire des heures supplémentaires », indique M. Laurier Thibault.

C’est sur la durée que les choses risquent de se compliquer dans la dizaine d’installations de Savoura, dont celle située entre Baie-Saint-Paul et Les Éboulements. « Dans les 30 prochains jours, on parle de 24 personnes qui ne pourront faire le voyage. D’où l’importance de la sortie de l’Union des producteurs agricoles et de l’Association des producteurs maraîchers du Québec qui demandent aux deux paliers de gouvernement de s’impliquer.  On a besoin des travailleurs étrangers temporaires si on veut répondre à la demande », indique-t-il.

Une stratégie est présentement en développement afin d’embaucher des travailleurs québécois qui se retrouveraient sans emploi en raison de la pandémie de COVID-19. Il estime que les mesures sanitaires en place dans les installations de Savoura sont suffisantes pour protéger les travailleurs. « Par rapport à ça,  on a envoyé un mémo à tous qu’on a lu en français et en espagnol dans toutes nos facilités. On présente 17 mesures très concrètes liées à ce que le gouvernement recommande pour éviter toute propagation et pour avoir les standards les plus élevés », ajoute M. Laurier Thibault.

Si la crise devait durer jusqu’à la saison estivale, la situation pourrait se corser chez Savoura.  «Notre débit de production est beaucoup plus élevé l’été en raison du climat, ce sera problématique si on ne peut compter sur tous nos travailleurs étrangers, mais on s’attend à ce que les gouvernements interviennent car on doit nourrir la population », avance-t-il.

Et la demande est là. « Il n’y a pas de baisse de régime, c’est plutôt le contraire. On a affaire à une augmentation de la demande », remarque-t-il. Le Québec est le marché principal pour Savoura qui exporte une partie de sa production au Canada et aux États-Unis.

L’installation charlevoisienne est en production et emploie une douzaine de travailleurs mexicains et guatemaltèques. « On leur a demandé s’ils voulaient rentrer, on ne les en empêche pas, mais ils souhaitent rester et travailler », conclut-il.

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