Dix loups pourraient être abattus pour protéger le caribou
Grey Wolf (Canis lupus) Stands Between Trees – captive animal
C’est le nombre de bêtes à abattre afin de protéger les derniers caribous forestiers de Charlevoix. Cependant, le MFFP insiste sur le fait qu’il s’agit d’une mesure de dernier recours.
“Présentement, la seule chose que nous faisons, c’est monitorer la harde et les meutes de loups par télémétrie. Aucune action n’est engagée! C’est une mesure d’urgence envisagée uniquement si la situation le nécessite.”, explique Catherine Ippersiel, relationnaliste à la Direction des communications du MFFP, et Martin Arvisais, Directeur de la gestion de la faune de la Capitale-Nationale et Chaudière Appalaches.
La déprédation n’est envisagée que si les caribous et les loups risquent de se croiser sur le territoire.
“Si toutefois, les meutes de loups et la harde en venaient à un diamètre trop rapproché, c’est possible qu’il y ait une mesure de déprédation. Ce n’est qu’une mesure pendant une période où il est plus vulnérable. Essentiellement, on surveille les données”, ajoute Mme Ippersiel.
“Ce n’est pas un abattage massif, ce ne serait que les loups problématiques, En ce moment, ils sont loins! On suit 4 meutes et elles ne sont pas dans le même secteur que les caribous”, précise M. Arvisais.
La mesure, exceptionnelle, ne sera donc envisagée que si elle s’avère essentielle à la survie de la harde de caribou, selon le ministère de la Forêt, de la Faune et des Parcs (MFFP) qui compte prendre rapidement les grands moyens pour éviter que cette espèce réintroduite au détour des années 1970 ne soit rayée de la carte de Charlevoix.
Le geste, bien qu’encore hypothétique, ne fait pas l’unanimité. Une pétition a été mise en ligne il y a plus de 10 jours. Intitulée Contre la décision du ministère de la Faune, des Forêts et des Parcs d’abattre massivement des loups gris dans la région de Charlevoix et des Laurentides, la pétition a recueilli jusqu’ici plus de 7200 signatures.
La petite harde de caribou forestier de Charlevoix se porte mal. Selon le dernier inventaire, effectué en 2019, elle ne compte plus que 31 individus. Elle a chuté de moitié au cours des deux dernières années.
Dans une note publiée récemment par le ministère, il est dit que « ces opérations de contrôle ne visent pas un abattage massif et systématique, mais bien un prélèvement ciblé des loups problématiques ».
Le MFFP affirme que seuls les loups qui s’approchent trop de la harde et des femelles enceintes rendues particulièrement vulnérables par la saison hivernale, seront visés par l’abattage.
