Une première manifestation anti-G7 à La Malbaie

Par Myriam Boulianne 6:00 PM - 6 juin 2018
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Par Véronique Tanguay
Dimanche dernier, une action citoyenne a été organisée par le Regroupement d’éducation populaire en action communautaire des régions de Québec et ChaudièreAppalaches (RÉPAC 03-12) et le Centre-femmes aux Plurielles.
Ce dernier souhaitait dénoncer la démesure des montants investis dans un tel événement au regard
du désengagement de l’État dans les services publics comme la santé, l’éducation et les programmes sociaux. Son objectif était aussi de donner une voix à la population, étant donné que l’événement « a été imposé aux gens et non demandé », a expliqué Marianne Guay. Environ une cinquante de personnes, citoyens et intervenants communautaires, ont participé à cette première manifestation contre le G7.
En entrevue avant la marche, la militante Lucie Bérubé a parlé de ses revendications, qui sont autant du côté de l’écologie que du féminisme et du pacifisme. L’absence de prise de position du gouvernement canadien en ce qui concerne les OGM et la nationalisation récente d’un pipeline sont pour elle des aberrations. Elle dénonce également le néolibéralisme qui concentre les richesses dans les mains de quelques-uns. « La pauvreté est le résultat de politiques d’appauvrissement » et il faut débusquer les lois qui créent cette pauvreté, dit-elle aussi pour dénoncer les paradis fiscaux qui ont cours ici même au pays. Elle vilipende aussi le Canada en tant que pays producteur et exportateur d’armes, une vente qui se déroule au détriment de populations qui vivent dans des pays où les droits humains sont souvent bafoués.
C’est sous haute surveillance policière que le groupe s’est déplacé du parc du quai Casgrain à la « zone de libre expression » située à côté du Musée de Charlevoix. Des slogans tels que « Partageons la richesse, stoppons le G7 », « Le libre-échange économique, ça profite à une petite clique! » ont ponctué la marche, qui s’est déroulée de manière pacifique. Les manifestants ont ensuite accroché leurs banderoles à même les clôtures qui ceinturent l’ensemble du terrain vague et ont créé une chaîne humaine au pied de la zone verte. Ils ont aussi eu l’occasion de faire entendre leur voix, qui se voulait multiple.
Anne-Valérie Lemieux-Breton, du RÉPAC, a parlé de l’aliénation de
la population sous les mesures de sécurité excessives et de l’aberration de certaines obligations. « On a mis des kilomètres de clôtures, on a imposé des accréditations pour la population de La Malbaie, on empêche les agriculteurs et les agricultrices d’épandre du fumier », a-t-elle scandé bien fort dans son porte-voix. La candidate de Québec solidaire pour Charlevoix, Jessica Crossan, a quant à elle affirmé être présente pour supporter les principales revendications et la parole des groupes communautaires et de la population.
Les 12 degrés et le vent frais ont été pointés du doigt pour expliquer le petit nombre de participants. « Il fait froid parce que la température a viré de bord en voyant les clôtures », a-t-on lancé en boutade, non sans faire référence aux changements climatiques qui bouleversent la planète et pour lesquels les dirigeants ne donnent pas de preuve concrète d’engagement. Des autres prises de paroles entendues, la démesure, la peur – celle de manifester et celle des habitants locaux – et le sentiment d’injustice comptent parmi les principaux éléments qui ont filtré. Les organisateurs de l’action citoyenne ont l’objectif de mettre sur papier les différentes revendications exprimées lors de l’événement et de les envoyer au gouvernement afin que le message se rende aux dirigeants des pays les plus industrialisés de la planète.
Deux autres manifestations auront lieu à Québec les 7 et 9 juin. Aucune autre action citoyenne n’est prévue à La Malbaie pour le moment.

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