Longue vie, les tourterelles!

Par Emelie Bernier 9:15 AM - 16 février 2017
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Photo: Louis Laliberté

Autant le dire d’entrée de jeu : Meggie Tremblay, une des deux belles filles tout sourire sur la une, est une de mes amies. Pas ma BFF, non, mais une amie que j’apprécie, que je croise sur ma route depuis de nombreuses années, avec qui j’ai du plaisir à jaser quand ça adonne, ce qui n’est jamais assez souvent, la vie étant ce qu’elle est.
Je me rappelle quand Meggie était agente de Katimavik à Baie-Saint-Paul. Elle se trimballait avec ses tresses et sa van pleine de jeunes des quatre coins du Canada, nettoyant les berges par ci, bénévolant par là, toujours le sourire aux lèvres et le tempérament au beau fixe! La gang vivait dans la maison blanche de crépi, sur Saint-Anne, et c’était une joyeuse commune des années 2000 là-dedans…
Quelques années avant, j’avais fait Jeunesse Canada Monde (JCM), un programme dans la même veine que Katimavik, mais à l’international. J’avais vécu trois mois et demi dans le fabuleux village de Nelson, Colombie-Britannique, et trois mois et demi dans le non moins fabuleux village de Newasa, dans le fin fond de l’Inde profonde, avec une bande de sept jeunes du Canada et de sept jeunes Indiens… Une joyeuse commune doublée d’un indicible chaos parfois.
Avec sa bande de jeunes « canadians », parmi lesquels se trouvait Emma, Meggie me rappelait ma gang de cette époque-là et l’énergie incroyable qui nous animait… On vous organisait un spectacle à grand déploiement ou un souper spaghetti pour 1000 en criant ciseau, même pas l’ombre d’une petite fatigue au coin de l’œil! L’enthousiasme de la jeunesse plogué sur le 220!
Meggie aussi a fait JCM, après avoir participé à Katimavik et avant de devenir agente de projet pour des jeunes « canadians » assoiffés d’expériences comme elle. C’est peut-être pour ça qu’on s’aime bien, parce que même si on est attachées à notre région comme des épiphytes, on adore l’ailleurs qui nous dépayse, nous bouscule, nous nourrit!
Meggie s’est mariée dimanche, avec sa Emma, membre d’un de ces groupes qu’elle a trimballé un peu partout dans sa van il y a quelques années. Emma, c’était plus qu’une participante, mais Meggie a pris le temps qu’il fallait. Parce qu’elle ne voulait pas compromettre son groupe, le projet Katimavik à Baie-Saint-Paul et l’aventure de celle qui allait devenir sa femme, elle a mis son amour en veilleuse jusqu’à ce que la voie soit libre. C’était il y a 9 ans et ces filles-là s’aiment depuis.
C’est bien émue que j’ai appris pour leur union. Les mariages font toujours un peu cet effet-là, non? Avec Meggie et Emma, il y a un petit plus. Je suis fière de mon amie, je suis heureuse pour elle et pour sa douce et je souhaite beaucoup de bonheur aux tourterelles (c’est bien le féminin de tourtereaux, non?)
Je me sens privilégiée qu’elles aient eu envie de partager ça avec le plus grand nombre, qu’elles aient accepté de montrer leur amour au grand jour, en pleine une du journal, une joyeuse audace et un pimpant rappel que l’amour n’a pas de genre!
On est en 2017, et être LGBT (lesbienne, gay, bisexuel ou transgenre), c’est aussi normal et naturel qu’être blond, petit ou têtu! Et Meggie et Emma, avec leur bel amour exposé au grand jour, en sont la preuve la plus tangible et la plus permanente.
Il y a autour de vous des homosexuels, des lesbiennes, des bisexuelles, des transgenres comme il y a des blonds, des petits et des têtus. Comme dirait Meggie, l’important, c’est d’être soi-même. Car le bonheur n’est pas vraiment possible autrement.
Longue vie, les tourterelles!
Et merci!

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